jeudi 9 septembre 2010

Ward'In Rock, la prairie en fête

Lever les yeux au ciel me remplit de chagrin
Car le divin soleil a perdu son entrain
De ses splendeurs rougeoyantes, il ne reste rien
Sous la grisaille naissante, doucement l'été s'éteint




Vous l'aurez compris, j'accueille ce mois de septembre avec une certaine mélancolie. Il sera bientôt l'heure pour moi de rejoindre mon antre, et d'y demeurer jusqu'aux premiers rayons de l'été prochain... Bientôt, mais pas encore, car même si le beau temps a fermé boutique, un été n'est pas totalement terminé tant qu'il reste des festivals !


Ainsi, ce week-end, j'étais au Ward'In Rock ! Voilà un chouette nom pour un festival ; simple et efficace, ça sonne à l'oreille comme un événement festif. Nul besoin d'en faire trop, et d'appeler ça "Les moissonneuses bleues" ou "la girafe à cinq pattes" comme on le ferait dans certaines régions! C'est d'autant plus remarquable que le festival tire son nom du lieu qui l'accueille depuis maintenant 15 ans, à croire que c'était prédestiné...


Entouré de vastes prairies vallonnées, le village de Wardin se situe en bordure de la frontière luxembourgeoise, à quelques coups de volant de Bastogne, une ville bien connue des amateurs de biscuits et d'histoire du XXe siècle. Le coin compte autant de bestiaux que d'habitants. Se perdant à l'horizon, les étendues verdoyantes pourraient accueillir un festival qui relèguerait le Pukkelpop et Werchter au rang de barbecues de quartier. Pourtant, le site du Ward'In Rock ne rivalise en rien avec les deux précités. Relativement restreint, il ne faut pas plus de cinq minutes, chronomètre en main, pour en faire le tour complet.


Preuve en est que le Ward'In Rock se veut être un festival local, voire familial. Les infrastructures en sont une autre démonstration. Des toilettes payantes et confinées, au stand de saucisses surchargé de fumée et de festivaliers affamés, on se croirait par moments dans un grand bal de village. Ce n'est en tout cas pas un événement pour lequel on vient de loin ; parmi ses 8000 fêtards, une écrasante majorité habite les environs. Ceux qui viennent de plus loin se retrouvent généralement sur scène. Cocktail à base de rock, métal, reggae et hip hop, l'affiche est composée de groupes belges et français pour la plupart, même s'ils peuvent parfois venir de plus loin puisque l'année passée, les Irlandais de Therapy? avaient assuré la tête d'affiche. Pour la première fois, le site disposait de deux scènes alternées. Si ce système permet à l'ambiance de ne jamais s'essouffler, il peut parfois causer des interférences entre d'un côté, le concert qui se joue, et de l'autre, les balances qui se règlent.


L'affiche 2010 proposait peu de noms ronflants, avec en tête le Peuple de l'Herbe et... Pierpoljak *hum* dont on n'avait plus entendu parler depuis... oh, au moins ça. Néanmoins, le ganjaman de l'Essonne gratifia l'assemblée d'une prestation très fraîche, pleine de couleurs, révélatrice d'une carrière qui, au cours de ces dernières années, avait dû se poursuivre à l'ombre des médias. Pour le reste, j'ai pu découvrir quelques groupes très sympathiques, comme Skip the Use, Shakaponk, ou dans un style plus old fashioned Balimurphy. La palme du week-end revient néanmoins à Black Box Revelation. Sous un chapiteau acquis à leur cause, et à un horaire tardif de contexte, la prestation du duo bruxellois fut tout simplement décoiffante.


Globalement, il y a deux façons d'apprécier le Ward'In Rock. On peut le voir comme un petit festival, par la taille et la fréquentation. C'est ce regard que vous porterez si vous n'habitez pas la région, d'ordinaire peu animée, où le festival est perçu comme un événement incontournable de la fin de l'été.


Ward'In Rock, 3 & 4 septembre 2010

+: Affiche
-: Ambiance et taille

mercredi 1 septembre 2010

Cabaret vert, gris et brun.



Un peu d'export ne fait jamais de tort! Si toutefois l'on peut réellement parler d'export, puisque de ma grotte, la ville française de
Charleville-Mézières n'est guère moins éloignée que la plaine de Werchter ou le bourg de Kiewit! Mais soit, ainsi sont faites les frontières, y compris celle que j'ai dû traverser pour me rendre au festival du Cabaret Vert. Car c'est bien en France qu'il se déroule, et malgré la proximité de l'endroit avec ma région wallonne, les différences culturelles m'ont sauté aux yeux.


Tout d'abord, le nom de l'événement : le "cabaret vert"... après les "Vieilles Charrues" et le "Chien à plumes", nos amis Français ont décidément le chic pour affubler leurs festivals de noms tout droit sortis d'une séance de fumette. En Belgique, on aurait torché ça en "Charleville Rock Festival", histoire de se concentrer sur l'essentiel. Beaucoup l'ignorent mais en vérité, "le cabaret vert" est le nom d'un poème d'Arthur Rimbaud, personnage historique né et enterré dans les enceintes de la ville. Ca fait tout de suite plus sérieux.



Cette dénomination bien particulière est une première démonstration de l'objectif du festival qui est, je cite, de
"promouvoir et dynamiser la région Champagnes-Ardennes". Il se déroule en pleine ville, et vu l'état de certains bâtiments, ça a déjà dû dynamiser pas mal dans le coin... Pour ce qui est de promouvoir, constatons que les stands de sustentation offrent moult denrées typiques. Citons les crêpes au Maroilles, ce fromage lourd et goûtu, connu du monde entier depuis que Dany Boon l'a promu sur nos grands écrans, les tartines ardennaises, la "cacasse à cul nu" oui oui il paraît que ça se mange, etc etc. Même la bière provient de brasseries locales, bien qu'ils auraient pu faire l'effort d'aller la chercher un peu plus loin, vu son arrière goût de "déjà bue".


Motivé comme un ours, j'arrivai pour 14h, heure d'ouverture indiquée sur le site web. Je comptais profiter du temps imparti avant les concerts pour me balader sous le soleil, parmi les échoppes du petit marché festivalier. Mal m'en prit! Tout d'abord, un violent orage déferla sur la ville dès mon arrivée. Pour le soleil, c'était plutôt rapé, la journée entière fut morne et grisâtre. Lorsque la tempête fut passée, c'est sous les gouttes que je parcourus les deux kilomètres séparant le site de son parking officiel. Je me félicitai de ne pas avoir opté pour le camping, visualisant avec effroi les nombreux allers-retours qu'il m'aurait fallu accomplir, bras chargés et pattes trempées...



Une fois l'entrée du festival sous mon nez, je dus encore patienter jusque 15h30 avant que les sorteurs à mine patibulaire ne daignent nous laisser entrer. Pourtant, le site web indiquait bien : "ouverture du site dès 14h". Mais soit, je n'en veux pas à ces pauvres gars, qui ne disposent peut-être pas de connexion internet à domicile. Il paraît que dans certaines régions de France, c'est encore le minitel qui cartonne, et je doute que taper
36 15 Cabaret Vert aboutisse à un quelconque résultat.


Enfin je pus fouler le sol du Cabaret Vert ! Bien que le verbe "patauger" serait plus adéquat : l'orage avait fait des dégâts sur la verte pelouse, transformant certaines parties du site en baignoires de boue. Et bizarrement, rien n'avait été prévu par les organisateurs pour palier à cet inconfort. Cherchant le petit marché festivalier, je ne trouvai que trois pauvres stands associatifs isolés, ainsi que le merchandising, celui-là aussi bien achalandée que l'espace réservé par Mamy Raymonde à la brocante de Temploux. Le côté de la scène principale paraissait mieux fourni, mais l'accès n'était pas autorisé avant 17h. Je regrettai d'avoir tenu à arriver si tôt, d'autant que les premiers concerts de la scène secondaire étaient d'aussi piètre facture que la bière du coin.


Si la seconde partie de la journée apporta son lot de satisfactions, en ce compris les excellents concerts de
Black Box Revelation, dEUS et Massive Attack, je remarquai que le public local était particulièrement dissipé! Fan inconditionnel de la formation Trip Hop de Bristol, je m'étais approché de la scène histoire d'apprécier leur performance à sa juste valeur. Mais ici, impossible de se plonger entièrement dans le concert : ça parle fort de tous les côtés, ça vous bouscule en vous passant devant toutes les cinq minutes, ça va même jusqu'à vous interrompre pendant "Angel" (sacrilège !!!) pour quémander des substances illicites... et ça insiste même devant votre refus catégorique et énervé !! Lorsque j'assiste à un concert en Belgique, il arrive souvent que l'artiste qualifie la foule de "meilleur public de la tournée". Peu naïf, j'ai toujours pensé qu'il disait cela partout, et toujours. Depuis être allé au Cabaret Vert, je me pose sérieusement la question, d'autant qu'aucun des artistes présents ce vendredi n'a fait pareil compliment au public de Charleville...


Pour résumer, l'excellente affiche du jour et certains stands peu communs relevèrent le niveau de ce festival à l'organisation améliorable, et au public bien plus fêtard que réellement mélomane. Gageons que l'ambiance aurait été au beau fixe si le soleil avait daigné se présenter. Mais si le climat est mauvais, le Cabaret Vert ne vaut pas la peine d'y passer la journée entière.



Cabaret Vert, vendredi 27 août 2010.


+: Affiche, stands de nourriture

-: bière, organisation, public dissipé, disposition du site

Le peu de photos sont dans la colonne de droite, dans l'album Francos - Suikerrock - E-lake.

mercredi 25 août 2010

Pukkelpop ! entre extase et dilemmes

Deuxième festival de Belgique en termes de grandeur, d'affluence et de prix, le Pukkelpop possède l'allure d'une quatrième dimension. Durant trois jours, la ville d'Hasselt connait une liess hors du commun, à laquelle participent des dizaines de milliers de fêtards venus de partout dans le monde.



Le Pukkelpop, c'est un peu le Sziget à l'échelle belge. L'immense plaine qui l'accueille ne dispose pas moins de huit scènes, soit deux de plus que Dour et ... six de plus que Werchter, qui est pourtant le plus gros festival du royaume. L'avantage, c'est que la foule est relativement fluide et éparse. Certes, il y a du peuple, c'est le moins que l'on puisse dire ... mais rares sont les moments de compression physique, où l'agoraphobie vous guette, et où vous regrettez d'avoir laissé votre déodorant au camping car vous auriez pu en distribuer allègrement autour de vous. Un autre avantage de la multiplication des scènes est la diversité musicale. Entre le pop, le rock, le métal ou l'électro, les main stages ou les chapiteaux fermés et intimistes, vous pouvez laisser libre cours à vos envies du moment.


Vous pouvez aussi, et c'est conseillé, rédiger un programme à l'avance. Et c'est là que se pose l'inconvénient majeur du Pukkelpop... Car parmi les huit scènes, il y en a toujours au moins quatre qui proposent un concert simultanément. Vous l'aurez compris, un Pukkelpop sans choix cornéliens n'est pas un vrai Pukkelpop! Une fois votre programme dressé, vous piurrez constater que le smoments de pause prévus entre les concerts sont très succins, qu'il vous faudra souvent quitter un show avant la fin, pour ne pas rater le début du suivant. Enfin, si l'on tient compte de la tentation du bar, de la nourriture de type "crasse" et des besoins naturels, vous comprendrez qu'un programme n'est pas aisé à respecter, aussi bien dressé soit-il!



Autre inconvénient : le camping et son inconfort. Dès mercredi midi, les organisateurs ouvrent l'unique terrain parcelle par parcelle, de façon à obliger les festivalier à entasser leurs tentes les unes sur les autres. Tout d'abord, l'attente est longue avant de pouvoir planter sa tente. Ensuite, chacun essaye de gagner quelques centimètres carrés, et dans cette cohue digne d'un souk, vos affaires risquent de disparaître... Une fois le camp dressé, veillez à trouver l'un ou l'autre repère aux alentours, cela vous aidera à retrouver votre tente parmi les centaines d'autres, lorsque vous reviendrez éméché de vos journées de festival. Enfin, si au matin, votre hygiène crie à l'aide, armez-vous de patience ou faites-vous une raison : la file menant aux douches est digne d'une boulangerie sous régime stalinien.



A présent, parlons du festival. En tant que bon ours mélomane qui se respecte, j'ai moi aussi souffert de quelques dilemmes au moment de choisir les concerts auxquels j'assisterais ; quoi de plus normal devant un line up si impressionnant ... parmi ceux que j'ai suivi de façon attentive, j'ai choisi de vous dresser un petit top 10 personnel. En effet, je ne me permettrais pas de juger la qualité d'un concert que je n'ai entendu que d'une oreille, le coude vissé sur le bar à l'autre bout de la plaine, contrairement à certains journalistes payés pour ça ...



10. Serj Tankian


Aidé par un orchestre complet, le leader de System of a Down a mélangé métal et philharmonique à merveille. Seuls ses discours politiques, entre chaque chanson, ont gâché mon plaisir. Pas forcément par leur contenu, mais surtout par leur tenue hors contexte. Comme si on allait demander à Olivier Besancenot de chanter Toxicity pendant un débat sur France 3 ...



9. Minus the Bear


Excellente découverte que ce groupe américain au nom bien familier ! Même si leur look rappelait les Bee Gees, leur style musical se rapprochait des Kings of Leon, pour mon plus grand plaisir.



8. Ou Est Le Swimming Pool


Durant ce concert énergique et pétillant, Charles Haddon m'a emmené sur scène le temps d'une chanson. Comme vous le savez sans doute, ce fut là sa dernière prestation. So chocking... Rest In Peace l'ami !



7. Mint


Programmés dans la minuscule et confinée
Wablief, ces Belges du nord ont livré une prestation rock à la hauteur d'une main stage, dont je n'ai pas raté une miette.


6. 2 Many DJ's


En voilà deux qu'on ne présente plus, et qui ont, en clôture du festival, fait danser une plaine entière. Des barrières de sécu aux wc du fond, ils n'ont laissé personne indifférent. Ca a l'air si facile de mixer quand on les regarde !



5. Kele


Avec son training de prof de sport, l'habituel leader de Bloc Party s'est lâché dans un style électro bien reboostant, n'hésitant pas à reprendre d'anciennes chansons à cette sauce, pour le plus grand bonheur des
old fans.


4. White Lies


Ces jeunes Anglais en ont décidément dans le ventre. Alternant les titres de leur premier album avec des compositions toutes fraîches, ils avaient pourtant commencé timidement, avant de nous sortir le grand jeu et acquérir à leur cause la main stage entière.



3. Jónsi


Seules les interférences avec une scène électro voisine ont gâché une partie de ce magnifique concert. Tantôt douce et intense, tantôt envolée et cathartique, l'Islandais a livré une prestation trois étoiles dans un décor organique qui lui convenait parfaitement. Ce type est définitivement un génie !



2. Hot Chip


L'absence de Joe Goddard pour cause d'accouchement (de sa femme, pas le sien, même si le doute peut être permis...) n'a pas empêché la formation londonienne de donner le meilleur d'elle-même. Tout devant où je me trouvais, il était inutile de sauter : le plancher s'en occupait pour moi. Quelle ambiance ! La scène
Dance Hall aura rarement aussi bien porté son nom!


1. Two Door Cinema Club


Quelle foule, quelle chaleur, mais surtout quel show ! Sans nous laisser une seconde de répit, TDCC ont aligné leurs tubes rock les uns après les autres. C'est un de ces concerts où l'on perd du poids, et où l'on gagne du moral. You Hou !



Je me souviendrai également des grosses lunettes de Bryan Molko, faisant croire un instant que Camélia Jordana était devenue la chanteuse attitrée de Placebo. De l'insipide jeu de scène de LoneLady, qui a certainement dû prendre des cours de sympathie à l'université Michel Sardou de Vladivostok. Du mauvais goût de Digitalism lorsqu'ils ont mixé Indochine sur Basement Jaxx (autant cracher dans une bisque de homard, merde!). De l'état éthylique de Josh Homme, complètement stone ... age. Du rouge à lèvres de Kate Nash, étalé sur sa bouche en mode "tartine de confiture". Et aussi des centaines de t-shirts Iron Maiden se baladant sur le site, tous plus laids les uns que les autres, et dire qu'on critique parfois les miens...



Malgré les points négatifs, mentionnés ou non dans cet article, cette 25e édition du Pukkelpop fut excellente. J'ai aussi croisé certains d'entre vous parmi la foule ! En effet, je note que, de festival en festival, vous êtes de plus en plus nombreux à venir me saluer, ce qui fait toujours très plaisir ! J'espère ainsi vous retrouver ce vendredi, lors de ma prochaine étape : le Cabaret Vert de Charleville-Mézières !



Pukkelpop!, 25e édition, 18 au 21 août 2010


+: Affiche, ambiance (on pourrait même dire +++)

-: Camping, frustration de rater certains groupes


Les photos sont dans la colonne de droite !


mercredi 18 août 2010

Festi-trip à Bruxelles

Bruxelles, capitale de l'Europe, du royaume de Belgique, et sac de nœuds institutionnel. Connue notamment pour son chou, son atome de fer d'une centaine de mètres de hauteur, et son petit bonhomme de bronze qui, continuellement, urine pour le plus grand bonheur des flashs japonais.


Ma venue n'avait toutefois rien de touristique, et ce malgré cette introduction digne d'un guide Pirelli. Si j'ai rejoint la capitale en ce week-end d'Assomption, c'est avant tout pour assister au Brussels Summer Festival.


Certes, c'est la musique qui prime, mais cet événement est indissociable de la ville où il se déroule. Et même si les organisateurs ont la modestie de ne pas en faire un plat, le cadre du BSF est unique en son genre. Osons parler d'une décor majestueux, puisque la scène principale se trouve ni plus ni moins qu'au pied du palais royal. Si le drapeau noir-jaune-rouge flotte en son sommet, cela signifie que Son Altesse Royale Albert II est présent en ces murs. Peut-être, qui sait, pourrez-vous l'apercevoir, assistant aux concerts de l'une des nombreuses fenêtres du palais, comme d'une loge VIP. Peut-être même a-t-il son mot à dire sur le contenu de l'affiche...


Outre le fait de se dérouler en plein cœur de la ville, le BSF s'étale sur une semaine entière. Chaque soirée voit des milliers de festivaliers rejoindre le site, ce succès étant dû à la qualité de l'affiche, mais aussi au prix du pass fort démocratique, car la modique somme de 20 euro suffit pour assister à tous les concerts ! Ceci étant dit, "assister" n'est peut-être pas le mot qui convient, lorsqu'il s'agit de se mettre sur la pointe des pieds pour scruter une scène posée deux cent mètres plus loin ... En effet, la disposition du site, en longueur, est son principal défaut. Tenir sa place près de la scène tient de l'organisation drastique : il faut arriver tôt, en pas flâner au bar, tracer directement vers l'autre extrémité et y rester toute la soirée. N'espérez pas atteindre les premiers rangs en plein milieu de soirée, vous serez bien vite bloqués, et découragés. Mais pour ceux qui tiennent absolument à voir les poils de nez de leurs stars préférées, le site comporte plusieurs écrans géants, autour de la scène et aussi à l'entrée.


Quant à moi, c'est de loin que j'ai vu Ghinzu (et oui encore) ce vendredi. Samedi, c'est Charlie Winston et Puggy qui ont retenu mon attention. J'ai pu rencontrer ces derniers après leur interview en radio ; ils ont eu la gentillesse de signer mon t-shirt et de poser pour une photo. Malgré le succès musical et leur look de beaux gosses, ils ont la bonne idée de ne pas se la péter, ça mérite d'être signalé !


Les point négatifs du BSF pourraient faire l'objet d'une énième thèse des frères Bogdanov, puisqu'après l'espace, c'est le temps qui lui fait défaut. Généralement, minuit n'est pas encore atteint lorsque se termine le dernier concert de la soirée, sans doute est-ce pour permettre à Albert et Paola de dormir sans nuisances. Si vous n'êtes pas fatigués, vous pourrez comme moit erminer la soirée par une dégusatation de vraies frites belges (alleï dis vive les stéréotypes une fois), et une visite de la magnifique Grand Place, situées non loin du site.


Le BSF comporte trois scène, mais je n'ai pas eu l'opportunité de visiter les autres. Tout d'abord parce que l'ambiance de la principale me plaisait. Ensuite parce qu'il me fallait économiser de l'énergie ... Cet après-midi, je m'en vais là où j'ai passé de si bons moments l'été dernier, pour ce qui fut mon meilleur festival de 2009 : la plaine de Kiewit et son Pukkelpop!



Brussels Summer Festival, 13 & 14 Août 2010

+: Cadre, prix, affiche, accessibilité
-: Disposition du site, heure de fin

mardi 10 août 2010

Esperanzah, un grand bol d'air frais !

Esperanzah! est loin d'être un festival comme les autres. J'en ai fait la constatation ce samedi, moi qui venais avant tout par curiosité, j'en suis reparti avec l'irrépressible envie d'en faire une étape indispensable de mon parcours estival!


L'abbaye de Floreffe, ses ruelles et ses cours, apportent à l'événement un cadre semi-médiéval, rural et urbain à la fois, qui convient à merveille à l'ambiance régnant en ces lieux. Le bon esprit est optimal, les gens sourient, et abordent l'inconnu que vous êtes naturellement, sans agressivité, ni mauvaise intention.


Agréable et entraînante, la musique s'écoute de près comme de loin, allongé dans la verte prairie. Parmi tous les festivals de l'été, c'est sans doute ici que l'affiche revêt le moins d'importance ; nul besoin de connaître les noms d'artistes pour savoir ce qu'on va écouter. Européenne, Africaine, ou sud-Américaine, c'est l'ouverture du monde qui prédomine, que ce soit sur scène ou ailleurs.


Ainsi, avant de parvenir à la scène principale, appelée "côté jardin", vous aurez dû traverser un marché aux produits multicolores de tout style. Nourriture, vêtements, bijoux, voire même des hamacs dont il est surhumain de s'extirper ! Bien que portant le nom de "souk", cette partie du site n'en possède pas les aspects péjoratifs ; là comme partout aux alentours, la foule est très fluide et espacée.


Vous serez également passés par quelques stands représentant des ONG, dont l'objet est la lutte contre la faim, la pauvreté dans le monde ou l'aide au développement du tiers monde. Exit l'aspirateur à pognon, objectif officieux d'un grand nombre de festivals. A Esperanzah, on pratique autant le bien-être que la prise de conscience. Ce côté alter-mondialiste est poussé jusqu'au point de ne pas proposer de coca au bar! Les buveurs de softs se contenteront de la limonade d'une firme de la région, tout aussi bonne et rafraîchissante.


Entre les concerts, vous pourrez déguster une glace artisanale à prix très raisonnable, tout en assistant à l'un ou l'autre spectacle de rue. Vous pourrez aussi vous balader, encore et encore, puisque ces ruelles ne sont pas de celles dont on se lasse après un seul passage.


Cadre, ambiance, musique... vous l'aurez compris, Esperanzah est un festival où il fait bon vivre. Un de ceux auxquels on s'attache au bout d'une paire d'heures, et qu'il n'est pas agréable de quitter la nuit venue. En ce qui me concerne, je sais déjà où je passerai mon premier week-end d'août l'année prochaine !



Festival Esperanzah!, abbaye de Floreffe, samedi 7 août 2010

Album photo

+ : cadre, ambiance, prix

- : heu, pas trouvé ...

lundi 9 août 2010

E-lake Festival, 6 Juillet 2010

A quelques pas de la frontière allemande, la paisible ville d'Echternach abrite en son paysage de magnifiques lacs, bordées d'endroits verdoyants. Voilà un cadre optimal pour l'accueillir l'e-Lake Festival.


... mais quel dommage de ne pouvoir en profiter la nuit tombée, à l'heure où la fête est la plus intense !



Un peu plus d'un mois après le Rock A Field, j'étais de retour au Luxembourg ce vendredi, pour la 15e édition de l'e-Lake Festival. Même pays, mais ambiance totalement différente, car si le premier s'assimile aux grosses cylindrées rock que sont Werchter ou le Pukkelpop, le second se veut plus champêtre, plus calme... et surtout, beaucoup moins cher ! Au pays de la finance, il existe bel et bien un festival gratuit dont le bon esprit résiste encore et toujours aux sirènes du capitalisme outrancier.


L'e-Lake n'en est pas moins un festival local, qui ne semble pas attirer foule à plus de 50 km à la ronde. Sans doute est-ce dû à la publicité très discrète qui en est faite, et au site qui, en soi, n'est pas fait pour accueillir des centaines de milliers de festivaliers - et ça c'est toujours mieux de s'en rendre compte avant, je ne vise personne *hum*. Quoi qu'il en soit, l'atmosphère a ce petit quelque chose de dépaysant, et le français se fait rare au creux de l'oreille ! Mais n'ayez crainte, les Luxembourgeois ne mordent pas, et les Allemands non plus depuis Nuremberg 1945.


Sur l'affiche, à côté de noms à consonance germanique, figurent habituellement peu d'artistes internationaux. Exception faite pour ce 15e anniversaire : les organisateurs ont frappé fort, en invitant des références dans leur domaine telles que Dr Lektroluv ou K's Choice. Si l'homme en vert se produisait samedi soir, à une heure où je serais déjà loin, j'ai toutefois pu assister à la prestation des frangins Bettens, Gert & Sarah, que j'ai eu la chance de rencontrer au merch' après le show - et si vous ne me croyez pas, vous n'avez qu'à jeter un œil aux photos de la colonne de droite... Leur prestation peut se résumer en deux mots : dynamisme et motivation. Quelle que soit la scène et l'ampleur de la foule, ils prennent toujours autant de plaisir à jouer. Leur concert fut à la hauteur des espérances, et ce malgré quelques problèmes techniques relativement discrets - rien ne laissait entendre à l'un ou l'autre souci, si ce n'était la présence quasi permanente d'un technicien dans les pieds de Gert. A noter également, le brouhaha ambiant parmi un public d'abord peu attentif, mais qui s'emballa au fur et à mesure du concert, à l'image de la poignée de fans purs et durs du premiers rang.


J'ai regagné mes pénates immédiatement après avoir taillé une petite bavette avec Gert et Sarah ; il me fallait en effet garder de l'énergie car le lendemain, c'est Esperanzah qui m'attendait !



e-Lake Festival, Echternach, vendredi 6 juillet 2010

Album photo

+ : Cadre, propreté, prix

- : c'est loin et l'affiche est quasiment inconnue ...


mardi 3 août 2010

Suikerrock de Tirlemont, pas de sucre et peu de rock...

Dernier festival du mois de Juillet, le Suikerrock de Tirlemont porte plutôt mal son nom. De sucre, le public en manque cruellement, et sur la scène, le vrai rock se fait rare.




Ce samedi 31 Juillet, mon périple estival m'emmenait à quelques pas de la frontière linguistique, dans la petite bourgade de Tirlemont. "Tienen", en néerlandais dans le texte, où se déroule depuis quelques années déjà le Suikerrock Festival.


Dans "Suikerrock", il y a tout d'abord "Suiker", traduction de "sucre" en langage indigène. La ville est en effet connue pour abriter la plus grande raffinerie de sucre du pays. Lorsqu'on pense à Tirlemont, on pense d'abord à ces morceaux de sucre qui accompagnent le café. Les deux sont indissociables, et dès lors; quel autre nom donner à un festival se déroulant sur la grand place locale?


Dans "Suikerrock", il y a aussi "rock"... mais sur cette affiche 2010, seule une poignée de noms justifient cette dénomination : Ray Manzarek et Robby Krieger qui ça? du groupe The Doors ah oui!, John Fogerty, ZZ Top, Australian Pink Floyd Show. Hormis ceux-là, on ne peut parler d'une affiche "rock". Stereo MC's, Grace Jones, et surtout Milk Inc. (*), comme s'exclamerait Eddy Lequartier : "C'est pas du rock ça !". Voilà une nouvelle preuve que porter le nom de festival Rock ne signifie pas réellement que l'on en soit un. Ajoutez quelques groupes régionaux, et d'autres noms disposant de renommée mais d'aucune actualité (comme Shaggy ou Jamiroquai pour ne citer qu'eux), et l'affiche du Suikerrock sera complète.


(*) Milk Inc. est un groupe d'Eurodance des années 90, logiquement jugé kitsch (voir ringard) partout dans le monde sauf en Flandre, où encore aujourd'hui, le public les adule et porte leurs t-shirts au premier degré.



La semaine passée, je comparais les Francofolies à une kermesse de village. En conséquence, je ne sais quel terme employer pour qualifier le Suikerrock... J'y ai rencontré le public le plus mou de toute ma tournée. A côté de ça, l'ambiance des Francofolies passerait pour celle d'un concert de Rage Against The Machine, et j'exagère à peine. A Tirlemont, le public est aphone et a les doigts gercés. La foule n'arrive qu'au compte-gouttes, tout au long de la journée. Si la grand place se comble pour les têtes d'affiche, les groupes du début de journée ont le mérite de jouer devant une simple poignée de motivés... et à l'autre bout de la grand place, les terrasses de cafés comptent plus de monde.



Même si le reste du centre ville tend à s'animer un peu, de par les habituelles boutiques à chapeaux et animations des sponsors, tout ça n'est pas très folichon. J'en veux comme dernière preuve la scène secondaire, où des groupes inconnus jouent parfois devant ... personne (véridique). Bien sûr, toutes ces constatations ne valent que pour le samedi, je ne puis me prononcer quant aux autres jours du festival...




Parlons donc musique. En cette journée ensoleillée du samedi 31, j'ai eu l'opportunité de voir et revoir les groupes suivants:



Customs
, groupe néerlandophone chantant en anglais. Leur style "cold rock" se situe dans la lignée de Joy Division, Interpol et Editors. Leurs prestation fut class', entraînante et teintée d'un soupçon de mystère. Concert agréable donc, même si musicalement, ça frôle le mimétisme avec les groupes précités.


Das Pop, groupe néerlandophone chantant en anglais. Non contents d'avoir installé sur scène un arrière-plan tropical, et d'avoir gonflé des ballons en forme de palmiers, et de lettres d'argent pour former un nom du groupe, ils s'étaient vêtus de tongs et de salopettes, pour nous offrir une prestation festive dans un décor cool et relax! A noter que le coiffeur du chanteur a dû rester coincé vers la fin des années 80...

Arid, groupe néerlandophone chantant en anglais (et je n'ai pas du tout l'impression de me répéter). Mon pote Jasper Steverlinck a fait preuve d'autant de brio qu'une semaine plus tôt aux Francofolies. Malgré un public bien plus calme qu'à Spa, il n'en est pas moins descendu de scène, comme à son habitude, pour venir nous dire bonjour de tout près.

Vint alors le soir et sa première tête d'affiche. Dans la famille "Tiens, il vit encore lui?", je vous présente Shaggy, ou le retour du fils prodigue, dix ans après avoir disparu de nos Top 50. Ce raggaman et sa voix guturale ont plongé l'audience dans une ambiance "de folie " (sur l'échelle du Suikerrock...). Il a pour cela pu compter sur ses nombreux tubes de l'été, ses musiciens, ses choristes, son DJ, et son chanteur de soutien... autrement dit, il ne fait pas grand chose lui-même! En résumé, c'était un concert pas forcément bon, ni forcément mauvais, à classer dans la catégorie "ça peut êt' marrant à voir".

La nuit tombée, ainsi qu'un public élargi, mais toujours aussi mou, accueillirent le dernier concert de la journée, celui de la féline Grace Jones. Personnage mystérieux s'il en est, puisqu'aussi bien son âge que son vrai sexe sont très difficiles à déterminer. Avec ses chansons lounge et sa voix au ton exagérément érotisé, la miss accentuait ce côté impénétrable (ou presque). Pour ce qui est du show, elle changeait de tenue entre chaque titre. En conclusion, cela ressemblait surtout à un spectacle d'Arturo Brachetti au ralenti. Après, qu'on aime ou qu'on n'aime pas, c'est une question de goûts, qu'ils soient bons ou mauvais!


Éreinté par cette journée pourtant peu éprouvante, je choisis ce moment pour regagner ma tanière. En effet, le week-end qui arrive ne sera pas de tout repos! Vendredi, j'irai nourrir les cygnes à l'e-lake festival à Echternach, au Luxembourg. Le lendemain, l'ouverture au monde m'attend au festival Esperanzah! à l'abbaye de Floreffe. Comme à chaque fois, j'espère vous y voir nombreux!



Suikerrock, Tirlemont, samedi 31 Juillet 2010

Album photo


+: accès, propreté
-: ambiance

mardi 27 juillet 2010

Francofolies de Spa, et ça repart !

Charmante petite ville de la province de Liège, Spa est historiquement connue pour ses robinets et son casino. Depuis une quinzaine d'années, elle accueille également le plus important festival de musique francophone ... de Belgique : les Francofolies.




Renseignements pris, le festival
existait déjà auparavant, mais il s'appelait autrement...

Les francofolies, c'est une fête au cœur même de la ville, une multiplication des stands de bière-saucisses, des badauds qui se pressent et se compressent dans chaque rue, des célébrités se baladant parmi la foule, et surtout plus de 250 concerts pendant 5 jours. Pour moi, il s'agit de l'étape la plus reposante du parcours estival. On oublie les réveils en tente sous une chaleur torride et moite, les nuits blanches dues aux brayeurs éméchés, la poussière sous les griffes, la sueur qui suinte sur le pelage, et j'en passe. Ici, hygiène et sommeil ne font jamais défaut ! Dès lors, une question se pose : peut-on considérer les Francofolies comme un vrai festival ? D'un point de vue mélomane, oui, même si l'affiche ne laisse apparaître rien de transcendant. Mais d'un point de vue festivalier, cela ressemble tout de même à une énorme kermesse de village...


Au contraire des précédents festivals de ma tournée, les Francofolies visent le tout-public, voire le "familial" ; l'organisation a donc pour but de garantir le confort absolu des visiteurs. Ceux-ci étant, pour la plupart, des festivaliers très occasionnels, peu habitués aux mouvements de foule. Ainsi, le centre ville, où se déroulent les festivités, est aisément accessible grâce aux navettes de bus qui se succèdent toutes les dix minutes. Les scènes de concert sont multipliées, et éparpillées, de telle sorte que jamais vous n'aurez l'impression qu'en cette semaine, la ville accueille des dizaines de milliers de visiteurs. Certes confortables, les Francofolies sont aussi mollassonnes, puisqu'évidemment, vous ne verra jamais personne faire du crowd surfing sur Francis Cabrel, ni de bravehart durant un live d'Alain Souchon.


Autre caractéristique des "francos" : l'accès aux concerts principaux n'est généralement pas forfaitaire. Si ce n'est le bracelet V.I.P (Very Important Piston), il n'existe aucun pass unique donnant accès à l'intégralité des concerts. Le seul pass forfaitaire concerne les trois scènes du lieu-dit "village francofou", ce qui tombe plutôt bien, puisque c'est l'endroit qui, de par ses concerts et sa disposition, se rapproche le plus d'un vrai festival. C'est donc là que je me suis rendu, une fois traversée la ville et sa foule marchant au ralenti. Parmi les nombreux concerts se tenant ce week-end, voici ceux qui ont retenu mon attention :


Vendredi soir, j'ai assisté à la très bonne prestation des Gantois d'Arid, dont le chanteur Jasper Steverlinck a provoqué une salve d'applaudissements, en affirmant que le public était bien plus chaleureux en Wallonie qu'en Flandre ... Jasper n'est pas seulement très talentueux, il est également fort sympathique, puisqu'après le concert, il m'a pris dans ses bras le temps d'une photo !

Samedi, l'envie et la curiosité me taraudaient d'aller voir le duo formé par Léopold Nord et Jean-Pierre Mader. Aux plus jeunes d'entre vous, ces noms n'évoqueront rien, mais les moins jeunes savent de quoi je parle. Ces deux vedettes des années 80 nous ont gratifié de reprises modernisées de leurs standards, ainsi que de nouveaux titres très frais. Et loin de se la péter comme d'autres stars oubliées sur le retour, ils respiraient la sympathie, le naturel, l'envie d'être là et de s'amuser avec leur public. Enfin, j'ai également vu Sharko, et son charismatique chanteur, groupe pour lequel j'estime que les frontières wallonnes sont bien trop petites ...


Ces deux journées spadoises furent fort calmes, mais l'amusement fut tout de même au rendez-vous. Spa ne sera jamais Werchter, mais en dehors des concerts, j'ai apprécié me balader dans la foule, et croiser des célébrités de tout genre. Après ce week-end reposant, je vais reprendre la route en pleine forme ! Route qui me mènera, samedi prochain, à Tirlemont, pour son désormais célèbre Suikerrock. N'hésitez pas à venir me saluer si vous me croisez, je vous attends en nombre !



Francofolies de Spa, 21 au 25 Juillet 2010.

Album photo


+ : accès, confort
- : ambiance (peu festivalière).




mardi 20 juillet 2010

Dour Festival 2010 : chapeau !

Référence en matière d'éclectisme et de convivialité, le festival de Dour est également connu pour d'autres aspects moins enjoliveurs ... Cette année, l'organisation a mis les bouchées doubles pour combler ces lacunes, et offrir aux festivaliers une édition 2010 de très bonne facture.




A l'oreille des amateurs de festivals, le nom de Dour raisonne comme un éventail de styles, un lieu de rencontres et de découvertes, où se croisent punks, technomen, rastacouères et métalos. Mais outre ces aspects favorables, Dour traine quelques casseroles... Réputé pour être un "supermarché de la drogue" (...), le festival est également connu pour être l'un des moins propres du pays, notamment de par son camping qui se transforme rapidement en bidonville, et où les vols de tente se comptent par dizaines.


Cette année, les organisateurs se sont retroussés les manches, et c'est tant mieux ! Pour notre sécurité à tous, les fouilles à l'entrée du site étaient renforcées, quitte à provoquer d'importants embouteillages... ainsi, je me suis fait tripoter lors de chacun de mes passages par le garde, qui voulait s'assurer que mon pelage ne dissimulait rien d'illicite. Quant à la propreté sur le site, l'effort accompli était remarquable ; on pouvait enfin poser la patte par terre sans la faire tremper dans une portion de frites abandonnée. Chapeau donc !


Je ne suis par contre pas en mesure d'élargir ces constatations au camping, puisque j'ai eu la chance de passer ces 4 nuits dans une festihut ! Ces petits cabanons festivaliers deviennent un phénomène récurrent, puisque de plus en plus de festivals les accueillent. Tout est mis à votre disposition pour vivre un festival dans un relatif confort, et Dieu sait comme cela peut être agréable, en ces lieux, de faire ses besoins dans une toilette équipée d'une vraie chasse d'eau !!


Le Dour 2010 fut donc une édition améliorée, où tous les ingrédients qui en font habituellement le charme restèrent intacts. Beaucoup de rencontres, certaines plus insolites que d'autres, vinrent jalonner un excellent week-end musical. De scène en scène, je suis passé de l'électro au métal, du pop garage au pop rock, et voici globalement quels furent mes meilleurs concerts du week-end:

Jeudi, c'est Faith No More qui remporta la palme, décidément ce Mike Patton est infatigable. C'est toujours aussi au point, et c'est distillé avec la même classe et le même brio. Ayant trouvé une place en bord de scène, j'eus droit à beaucoup de secousses, mais parvins à survivre ! J'appréciai également Simian Mobile Disco, mais fut déçu par la légère mollesse des Maccabees.

Vendredi me vit arriver sur le site en milieu d'après-midi. Tout juste pour assister à une prestation fort énergique des Futureheads, excellent groupe de speedrock qui mériterait plus de médiatisation ! Plus tard sous la Magic Tent, The Antlers calmèrent mes ardeurs. Je fus éberlué par les costumes argentés de Chrome Hoof et par cette énorme mante religieuse qui se balada sur scène, brrrr ! Ca m'a tellement marqué que j'en ai oublié le style musical ... Alors qu'Atari Teenage Riot me rappela au bon souvenir des compilations Thunderdome, je finis la soirée à la Petite Maison dans la Prairie, sur de la Drum n'Base légèrement reggae-fiée.

Samedi, les Français de Pony Pony Run Run prodiguèrent une prestation pleine de peps, très agréable, mais qui ne fut pas sans rappeler très fort d'autres Français : ceux de Phoenix. J'appréciai également Das Pop, ne compris pas grand chose à Chinese Man (sans doute aurais-je dû pour cela consommer quelque substance), et fus relativement déçu par Etienne de Crécy ; en définitive, son cube lumineux, c'est beaucoup d'espace pour pas grand chose.

Arriva enfin le dimanche ensoleillé. Et tout d'abord, quelle agréable sieste dans la plaine de la Red Frequency Stage, au son de Danakil ! Dimanche est aussi le jour de mon coup de coeur du week-end: les américaines de Dum Dum Girls. Avec leur style mélangeant glamour et gothisme, on les croyait tout droit sorties du clip de Robert Palmer "Addicted to love". Leur style était du rock garage bien énergique, sur un rythme rockabilly et teinté d'accords de voix aussi envoûtants que le charme de ces trois donzelles. J'en voulais encore à la fin, d'autant qu'elles ne jouèrent même pas une heure ... Après d'autres concerts de très bonne facture (The Raveonettes et Ghinzu), je terminai mon week-end par le Championnat de Belgique d'Air Guitar ! Compétition déjantée s'il en est, mais qui se marie tellement bien avec l'ambiance générale du Dour Festival !


A présent, j'ai grand besoin de repos ! Enchaîner 3 festivals de 4 jours à la suite, ça n'est pas rien pour un ours en peluche ! Mais cela ne m'empêchera pas d'être présent samedi prochain, au village francofou des Francofolies de Spa. Je vous dis à très bientôt !


Dour Festival, 15 au 18 Juillet 2010

Album photo


+ : propreté et sécurité (par rapport aux années précédentes), éclectisme, la chanteuse de Beast qui m'a pris sur ses épaules pendant leur concert.
- : Les groupes qui ne m'ont pas pris sur scène avec eux !! A savoir Piano Club, Maccabees, Omar Perry et Pony Pony Run Run.



mardi 13 juillet 2010

Les Ardentes 2010 : on a vu mieux ...

Enclavé au coeur de la cité liégeoise, le festival des Ardentes prend de l'importance d'année en année. Il faut toutefois reconnaître, objectivement, que cette édition 2010 ne fut pas à la hauteur des espérances.




Durant ces 4 jours de liesse liégeoise, entre tous mes nouveaux copains et mes 3 visites sur scène, je me suis fort bien amusé. Toutefois, je garde en bouche un arrière goût de trop peu ...


La chaleur suffocante qui régna sur le site 4 jours durant y est pour beaucoup. Dans le hangar HF6, endroit déjà préjudicié par une acoustique douteuse, l'infernale moiteur fit de chaque concert une séance de sauna collectif. De plus, elle forma lors de chaque déplacement sur la main stage une véritable tempête de poussière. Les artistes en souffrirent eux-aussi, ainsi Just Jack me sembla fort fatigué, vendredi à l'heure de monter sur scène. Peut-être aurait-il dû tomber le pantalon, à l'instar de ceux de FM Belfast. Solution à moitié empruntée par Camélia Jordana, dont le court short en jeans marqua les esprits (presque autant que sa présence scénique). Outre cette atmosphère saharienne, les petites catastrophes se multiplièrent. On pense à cette panne de courant générale qui paralysa le Hangar et l'Aquarium quelques heures durant (45 minutes selon l'organisateur, hum hum), ou encore à cette bouche d'incendie (?) qui explosa samedi soir à l'entrée du site, provoquant un geyser d'une bonne vingtaine de mètres de haut, et bloquant toute sortie. D'un point de vue personnel, je saurai à présent que la surveillance du parking n'est pas incluse dans les 5 euro journaliers qui en font le prix, puisqu'en revenant du site vendredi soir, je constatai qu'un vil vandale avait asséné un coup de couteau à mon pneu avant droit qui ne lui avait rien fait ...


Plus globalement, l'affiche de cette année était plutôt décevante. Malgré un line up électro plus qu'alléchant (Birdy Nam Nam, Tocadisco, Crystal Castles, Andy C et j'en passe), la scène pop rock avait ce petit goût de réchauffé, provoqué par la présence de groupes au nom ronflant, mais disposant de peu ou pas d'actualité (N.E.R.D, Cypress Hill, Public Image Ltd). Nombre de concerts ne comblèrent pas les attentes. Si Pete Doherty a assuré l'essentiel, à savoir sa présence, on ne peut toutefois pas parler d'une prestation transcendante. Idem pour Charlotte fille-de-Serge Gainsbourg, bourrée de charme mais manquant cruellement de charisme vocal, qui a pu compter sur ses musiciens et certaines compositions de son paternel pour entretenir un spectacle quelque peu lymphatique. Et que penser de Nouvelle Vague, groupe au concept si prometteur, qui osa se pointer sur scène sans ses deux chanteuses habituelles, la douce Mélanie Pain et la tigresque Nadeah Miranda ? En lieu et place de ce fantasque duo, aussi complémentaire que talentueux, le public eut droit à Mareva Galanter, ex miss France oubliée des tabloïds depuis longtemps, et dont on ignorait les talents de chanteuse (omission qui vaut également pour l'après-concert). Elle était accompagnée par une autre novice, qui elle aussi maîtrisait mieux le remuage de popotin que les vocalises. Bref, copie à revoir.


De ces ardentes 2010, je ne retiendrai que les noms suivants:

Les Américains de Pavement, qui distillèrent parfaitement leur blues texan, et ne radinèrent pas sur les rappels, puisque leur prestation déborda d'une bonne demi heure voire plus.
Le collectif Archive, qui plongea la main stage en transe, prodiguant une prestation trois étoiles sans compléter la set list d'un seul de leurs classiques (on n'aurait pas craché sur Numb, System, Fuck you ni surtout sur Again).
L'aborigène blanc Xavier Rudd, qui grâce à sa World Music, apporta sur la plaine un vent de fraicheur tout en gardant intacte la chaleur de nos coeurs.
Dans un style similaire mais sensiblement + bluesy, Ben Harper nous gratifia d'une excellente prestation, qui ne fut ternie que par le brouhaha ambiant des spectateurs de devant, étrangement peu assidus.
YACHT, groupe électro pop déjanté, que la chaleur de l'Aquarium n'affecta aucunement.
Enfin, comme cités précédemment, je m'éclatai tel un zouave sur les sons de Birdy Nam Nam, Crystal Castles, Andy C. Mention "peut mieux faire" concernant Tocadisco et la potiche qui lui sert de femme (la ferait-il seulement monter sur scène si elle pesait 30 kg de plus ?)


A titre de bonnes découvertes, je citerais également White Belt Yellow Tag, Here We Go Magic, Dan San, mon nouveau pote Adam Greene qui me fit l'honneur d'une photo en sa compagnie, ainsi qu'Angus & Julia Stone. Mais dans l'ensemble, l'édition 2010 des Ardentes ne restera pas dans les anales. Vivement Dour qu'on s'éclate un peu, en somme !


Les Ardentes, 8-9-10-11 Juillet 2010

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+ : Accès, propreté, scène électro
- : Sécurité dans le parking payant, affiche globale, technique, atmosphère

lundi 5 juillet 2010

Rock Werchter Festival 2010

Petit village du Brabant flamand, situé quelque part au nord de Leuven, Werchter serait considéré comme le croupion du monde si, une fois par an, 400.000 festivaliers ne le rejoignaient pour une des plus grandes liesses rock mondiales.





Le Rock Werchter est aux festivals ce que le Brésil est au football : une référence. Moult stars y ont défilé au cours de ces trente dernières années, pour tout style de goût allant du rock à l'électro, et en s'arrêtant parfois sur les buzz commerciaux. Nul besoin de vous en dérouler l'impressionnante historique, je me contenterai de vous parler de cette édition 2010.


Le Rock Werchter 2010 fut un Rock Werchter correct. Ni décevant ni faramineux, il a connu, comme chaque édition, son lot de surprises et de déceptions. Si la cuvée 2009 s'était ouverte sous 39 degrés au soleil, c'est pourtant bien cette année que le festival a enregistré la plus forte température de son histoire : 41 degrés dans la journée du vendredi. De quoi suer de grosses gouttes, étouffer sous son pelage, et implorer le ciel pour qu'un orage passe, alors que ces trois derniers mois, on priait pour que la pluie ne tombe pas...


Côté tendance musicale, Werchter 2010 a fait la part belle au bon rock du siècle dernier, en accueillant sur sa scène principale des références du metal et du rock grunge comme Channel Zero, Alice In Chains, Green Day, ou aussi Pearl Jam qui, dimanche, clôtura l'édition sous les feux d'artifice. Cette inclination "longs cheveux + chemise à carreaux" se voyait renforcée par la discrétion de la scène électro, réellement représentée par les uniques Bloody Beetroots, Crookers et Vitalic - certes de fameuses pointures, mais ça fait tout de même peu face aux mastodontes de la main stage.


Avec son soleil éprouvant, sa poussière qui vient s'incruster sous les ongles, et sa poignée de poubelles bien impuissantes face aux dizaines de mètres carrés de déchets répandus sur le sol, l'édition de Werchter 2010 avait ce côté un tantinet plus Survivor que les années précédentes. Ajoutez à cela le prix des douches, pouvant atteindre 4 euro selon le camping, et vous comprendrez aisément que participer à cette édition-ci nécessitait de se salir les mains. Enfin, pour ce qui est de l'ambiance dans le village, nos amis locaux s'en sont parfaitement chargés, à force de chants, de cris, et à coups répétés de "Hoooooeren" et autres "Walen buiten". Vraiment ils savent s'amuser au nord de la frontière linguistique ! Mais puisqu'il s'agit avant tout d'un festival musical, laissez-moi vous compter les quelques concerts auxquels j'ai pu assister au cours de ces quatre jours ...



Jeudi, 1er juillet, c'est un groupe de rap néerlandophone qui ouvra la scène. Ca a dû faire plaisir aux locaux, mais à eux uniquement. Après avoir avalé quelques bières, je partis pour la Pyramide Marquee, où je parvins à atteindre le premier rang sans trop d'encombres. C'est donc de très près que j'assistai aux performances suivantes... Midlake, cousins des Fleet Foxes par le style musical et vestimentaire, me bercèrent par leur musique, mais faillirent de m'endormir par leur statique. On ne les sentait pas heureux d'être là. La même remarque s'appliqua également aux anglais de The xx, dont le talent sur scène n'eut d'égal que leur semblante antipathie. Ils parvinrent à plonger la foule entière dans un univers post gothique qui leur est propre, et ce de façon remarquable. Mais un petit sourire au moment de quitter la scène, ça n'aurait pas été trop demander... Arriva ensuite la jeune et jolie Elli Jackson et ses musiciens de La Roux, concert durant lequel l'ambiance atteint son paroxysme. Mes pauvres oreilles n'en pouvaient plus de subir des décibels de milliers de fans invétérés. Elli se sublima, Elli nous sublima, mais elle fut par moments trop professionnelle, et pas assez spontanée... Certes je me plains, mais ces trois concerts furent tout de même de très bonne facture, et je n'aurais échangé ma place de choix pour rien au monde ! Je la quittai néanmoins pour aller voir Muse et Faithless sur la main stage (rien que ça).


Vendredi fut une journée "scène ouverte". Lisez que trois groupes invitèrent des fans du public à les rejoindre sur scène, parfois pour les accompagner au chant : Paramore, 30 Seconds To Mars et Green Day. Une petite veinarde se vit même offrir sa guitare par le chanteur himself... gageons qu'elle dût quitter le camping prématurément ce soir-là ! Mon meilleur concert de la journée fut celui d'Editors, de par leur génialissime leader vocal Tom Smith, au talent et au charisme hors du commun. Les 41 degrés de l'après-midi ne m'empêchèrent pas de découvrir les excellents Gaslight Anthem, offrant un bon pop rock bien croustillant ! Pour en revenir à Green Day, ce fut certes très plaisant... mais tout de même, trois heures de Green Day, c'est beaucoup, pour la foule comme pour le groupe qui, malgré un répertoire large comme un écran géant de main stage, dut parfois meubler de façon peu contextuelle.


Passons au samedi et à mes deux coups de coeur du festival, qui par chance se suivirent sous la Pyramide alors que j'étais là, au premier rang, des étoiles plein les yeux : Delphic et Temper Trap. Si leurs styles divergent, electro-pop pour l'un et pop-rock pour l'autre, leurs prestations n'en furent pas moins transcendantes. Plus tard dans la journée, ma copine Beth Ditto m'impressionna encore de par ses splendides vocalises ; à noter que le set de Gossip fut très différent de ce que j'avais entendu la semaine précédente au Rock-A-Field, mais pour un résultat final identique. Et puisque tout festival connait son lot de déceptions, voici celles qui furent les miennes : The Tings Tings, soit la prestation était vraiment molle, soit c'était un problème de goût, mais quoi qu'il en soit, ce cha-cha au ras du sol me donna envie de bailler. Ce ne fut cependant rien à côté de ma déception, lorsque je sortis de la pyramide durant le concert d'Empire of the Sun. Ce n'est qu'une parole d'ours, mais ce groupe est pour moi surévalué. Outre leur musique digne d'un britpop band qui n'aurait pas évolué depuis les années 80, leur prestation avait, entre les accoutrement kitsch et les chorégraphies ridicules, quelque chose d'une mauvaise comédie musicale, celle que vos enfants jouent lors des Fancy Fair de l'école, même que vous n'y allez que pour cette raison ; dans le cas contraire, il vous apparaîtrait directement que le spectacle est de piètre qualité. Eh bien, c'est exactement cela dont il est question ! Empire of the Sun, c'est comme si les Pet Shop Boys chantaient le générique des Cités d'Or. Mais ce fut vite oublié en soirée, grâce à Rammstein, leur puissance et leur show pyrotechnique à voir absolument au moins une fois, même si vous n'êtes pas friants de metal germanique !


Encore une fois dormir et déjà, dimanche fut. Je retiens essentiellement de cette journée la pêche que m'ont donné les Vampire Weekend dans leur style afro complètement génial, la transe dans laquelle m'a plongé Arcade Fire qui méritait plus que jamais sa place en main event, et le clou pour la fin : une prestation magistrale de monsieur Vitalic, Pascal t'as vraiment tout déchiré !


Ce lundi matin, je remballai mes affaires avant de m'en aller, non sans une certaine mélancolie à la pensée qu'il me faudrait attendre 365 nouveaux jours avant de retrouver Werchter, son cadre et son ambiance. En attendant, de nouvelles aventures m'attendent ! Les prochaines me verront débarquer dans la cité ardente de Liège, pas plus tard que ce jeudi 8 Juillet, pour un festival bien convivial que j'affectionne tout particulièrement : Les Ardentes. J'espère comme toujours vous y voir nombreux, et d'ici là, portez-vous à merveille !



Rock Werchter, 1-2-3-4 Juillet 2010


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+ : Affiche, Ambiance
- : Accès, Prix, Propreté

mercredi 30 juin 2010

Rock-A-Field, Luxembourg

Chaque dernier dimanche de Juin, nos amis Luxembourgeois démontent les stéréotypes usuels en nous montrant qu'eux aussi connaissent la recette de la fête. La preuve avec cette somptueuse édition du Rock-A-Field.



Ce dimanche 27 juin, ma tournée des festivals s'arrêta dans une pâture au sud de Luxembourg ville. Organisé par l'Atelier, une référence de l'évènementiel s'il en est, le festival du Rock-A-Field ne cesse de prendre de l'ampleur d'année en année. En témoignent cette splendide affiche, la plus impressionnante de l'histoire du festival : Funky P, Ghinzu, Gossip, Paramore, Deftones, Kasabian, 30 Seconds To Mars, Eternal Tango, Prodigy, Pendulum, et j'en oublie ! Le tout pour 55 euro à peine, ce serait presque un rêve si seulement le prix des boissons n'était pas si élevé (plus de 3 euro par verre, au Rock-A-Field, la picole est un luxe !).


Cette année, ça n'est pas moins de 20,000 personnes qui étaient attendues dans les prés de Bettembourg. Dans les faits, les organisateurs avaient vu les choses en plus grand. Le site se voyait ainsi agrandi, afin de faciliter l'accès à la seconde scène. Idée lumineuse puisque l'année passée, la population m'avait semblé fort dense, ce qui peut s'avérer inconfortable si la chaleur s'invite à la fête. Par contre, le mode d'accès n'était pas simplifié ; garer la voiture dans le centre, monter dans une navette, et marcher un bon quart d'heure dans les bois, telle est le parcours à accomplir avant de fouler la plaine ; le Rock-A-Field est un festival qui se mérite ! Heureusement, une organisation parfaite accompagne ce cheminement, et réduit les temps d'attente tant que faire se peut.


Parlons peu, mais parlons bien : au milieu de tous ces noms ronflants, j'aurai retenu :

- La sympathie que Funky P, qui me prit sur scène durant sa prestation (photo bientôt disponible!)
- Le charisme vocal de Beth Ditto, chanteuse de Gossip, qui nous offrit un merveilleux remix de Smells Like Teen Spirit, et quitta la scène sur un royal I will always love you qui nous ferait presque aimer cette chanson. A noter qu'elle remarqua ma présence alors que je m'agitais en l'air, je l'entends encore s'exclamer entre deux chansons "Oh, that's a real Teddy Bear !"
- L'énergie de Chino Moreno, chanteur de Deftones, qui mouille la chemise au propre comme au figuré.
- l'Ignoble coiffure Iroquoi et décolorée de Jared Leto, qui musicalement semble vouloir concurrencer Tokio Hotel...
- La vulgarité de Maxim, chanteur de Prodigy (et accessoirement sosie du Predator), qui place du Fucking à toutes les sauces et une bonne cinquantaine de fois sur le concert. Cela dit, quel spectacle et quelle énergie, c'est tout bonnement extraterrestre !


Après une si bonne journée, c'est exténué que j'ai repris le bus pour revenir en ville. Il me restait alors 3 jours avant de repartir vers un de mes festivals préférés : le Rock Werchter Festival et ses 100,000 visiteurs par jour !


Rock-A-Field, Luxembourg, dimanche 27 juin 2010

Album photo


+ : Affiche, prix (du billet), organisation
- : Accès, prix (des boissons)

Verdur Rock Festival, Namur

Tout comme l'année précédente, c'est par le Verdur Rock que j'ai décidé d'ouvrir ma saison des festivals. Comme une légère mise en bouche avant d'accélérer la cadence au cours des prochains jours ...



J
oyau du paysage namurois trônant fièrement au sommet de la ville, la citadelle accueillait ce samedi 26 juin le Verdur Rock Festival. Pour cette nouvelle édition, si le site se voulait toujours aussi accueillant, on ne pouvait toutefois pas en dire autant de l'affiche, composée en majeure partie de groupes "déjà vus" comme Experimental Tropic Blues Band ou Ete 67. Quant à la tête d'affiche, Miossec, c'était surtout le contexte qui faisait défaut. Bien qu'il ne s'en soit pas si mal tiré, on imaginait pourtant mal le Breton jouer ses balades mélancoliques au coeur du site de Verdure, juste avant un set de Montevideo vs Compuphonic...


Généralement, l'ambiance fut au rendez-vous, notamment de par la petite scène électronique où les DJ qui se succédèrent offrirent des sets dignes d'une vraie salle house. La bonne surprise musicale de la journée nous vint de Kaophonic Tribu, qui nous proposa des rythmes tribaux endiablés au son des énergiques djembés, et autres didgeridoo. De quoi réveiller un joueur de foot français sur un terrain d'Afrique du sud. La mauvaise surprise nous vint de Phantom featuring Lio, qui se la joua plus Lio que Phantom. Au final, ce fut un récital de variétoche poussiéreuse, récité par une chanteuse dont la voix rappelait à s'y méprendre celle de Tata Suzanne (les fans d'Omar et Fred comprendront).


Loin d'être un must, le Verdur Rock Festival n'en reste pas moins un bon plan de la fin juin. Et si l'affiche ne vous émeut guère, l'atmosphère vaut toutefois la peine de s'en imprégner, d'autant que l'entrée est toujours gratuite !



Verdur Rock Festival, Namur, 26 Juin 2010

Album photo


+ : atmosphère, prix
- : affiche


Les photos sont dans la colonne de droite !

vendredi 25 juin 2010

Vendredi 25 juin 2010, et c'est reparti !!




Ca y est !



A
près une longue année d'attente, les festivals d'été sont enfin de retour ! Avec eux leurs lots de rencontres, surprises, découvertes, moments souvent bucoliques et parfois éthyliques. Quelle joie de pouvoir ressortir de sa tanière, et de s'en aller gambader à travers les plaines et au sein des foules mélomanes et épicuriennes !


Cette cuvée 2010 s'annonce dors et déjà passionnante, puisqu'à nouveau je foulerai les sites de Werchter, des Ardentes, de Dour et du Pukkelpop. Mais c'est ce samedi (lisez : demain) que la saison commence, avec le Verdur Rock Festival de Namur ! Dimanche, je m'en irai changer d'air par delà les frontières, pour rejoindre les pâtures du sud Luxembourg et son détonnant Rock-A-Field.


Je n'ai toutefois pas réussi à contenir mon attente jusqu'à ce dernier week-end de Juin ... J'ai en effet signé ma première sortie de l'année ce samedi 19 juin dernier aux Pays-Bas, au Goffert Park de Nimègue, où se produisaient les Anglais de Muse, avec leur show aussi envolé que leur musique rockement lyrique. En première partie, d'autres Anglais, ceux d'Editors, et les mimiques animalesques de leur chanteur Tom Smith. Mais aussi et surtout un groupe que je commence à connaître sur le bout des doigts : Ghinzu, puisque c'était la 4e fois que j'assistais à l'une de leurs performances. Vous trouverez les photos de cette première sortie dans la colonne de droite de ce blog, juste au dessus des albums de 2009.


Je vous laisse les compulser à votre aise, pendant ce temps je m'en vais terminer les préparatifs d'une saison 2010 qui promet d'être riche en émotions !


A bientôt les amis !



Votre ours en peluche préféré,



Festivours.