mercredi 25 août 2010

Pukkelpop ! entre extase et dilemmes

Deuxième festival de Belgique en termes de grandeur, d'affluence et de prix, le Pukkelpop possède l'allure d'une quatrième dimension. Durant trois jours, la ville d'Hasselt connait une liess hors du commun, à laquelle participent des dizaines de milliers de fêtards venus de partout dans le monde.



Le Pukkelpop, c'est un peu le Sziget à l'échelle belge. L'immense plaine qui l'accueille ne dispose pas moins de huit scènes, soit deux de plus que Dour et ... six de plus que Werchter, qui est pourtant le plus gros festival du royaume. L'avantage, c'est que la foule est relativement fluide et éparse. Certes, il y a du peuple, c'est le moins que l'on puisse dire ... mais rares sont les moments de compression physique, où l'agoraphobie vous guette, et où vous regrettez d'avoir laissé votre déodorant au camping car vous auriez pu en distribuer allègrement autour de vous. Un autre avantage de la multiplication des scènes est la diversité musicale. Entre le pop, le rock, le métal ou l'électro, les main stages ou les chapiteaux fermés et intimistes, vous pouvez laisser libre cours à vos envies du moment.


Vous pouvez aussi, et c'est conseillé, rédiger un programme à l'avance. Et c'est là que se pose l'inconvénient majeur du Pukkelpop... Car parmi les huit scènes, il y en a toujours au moins quatre qui proposent un concert simultanément. Vous l'aurez compris, un Pukkelpop sans choix cornéliens n'est pas un vrai Pukkelpop! Une fois votre programme dressé, vous piurrez constater que le smoments de pause prévus entre les concerts sont très succins, qu'il vous faudra souvent quitter un show avant la fin, pour ne pas rater le début du suivant. Enfin, si l'on tient compte de la tentation du bar, de la nourriture de type "crasse" et des besoins naturels, vous comprendrez qu'un programme n'est pas aisé à respecter, aussi bien dressé soit-il!



Autre inconvénient : le camping et son inconfort. Dès mercredi midi, les organisateurs ouvrent l'unique terrain parcelle par parcelle, de façon à obliger les festivalier à entasser leurs tentes les unes sur les autres. Tout d'abord, l'attente est longue avant de pouvoir planter sa tente. Ensuite, chacun essaye de gagner quelques centimètres carrés, et dans cette cohue digne d'un souk, vos affaires risquent de disparaître... Une fois le camp dressé, veillez à trouver l'un ou l'autre repère aux alentours, cela vous aidera à retrouver votre tente parmi les centaines d'autres, lorsque vous reviendrez éméché de vos journées de festival. Enfin, si au matin, votre hygiène crie à l'aide, armez-vous de patience ou faites-vous une raison : la file menant aux douches est digne d'une boulangerie sous régime stalinien.



A présent, parlons du festival. En tant que bon ours mélomane qui se respecte, j'ai moi aussi souffert de quelques dilemmes au moment de choisir les concerts auxquels j'assisterais ; quoi de plus normal devant un line up si impressionnant ... parmi ceux que j'ai suivi de façon attentive, j'ai choisi de vous dresser un petit top 10 personnel. En effet, je ne me permettrais pas de juger la qualité d'un concert que je n'ai entendu que d'une oreille, le coude vissé sur le bar à l'autre bout de la plaine, contrairement à certains journalistes payés pour ça ...



10. Serj Tankian


Aidé par un orchestre complet, le leader de System of a Down a mélangé métal et philharmonique à merveille. Seuls ses discours politiques, entre chaque chanson, ont gâché mon plaisir. Pas forcément par leur contenu, mais surtout par leur tenue hors contexte. Comme si on allait demander à Olivier Besancenot de chanter Toxicity pendant un débat sur France 3 ...



9. Minus the Bear


Excellente découverte que ce groupe américain au nom bien familier ! Même si leur look rappelait les Bee Gees, leur style musical se rapprochait des Kings of Leon, pour mon plus grand plaisir.



8. Ou Est Le Swimming Pool


Durant ce concert énergique et pétillant, Charles Haddon m'a emmené sur scène le temps d'une chanson. Comme vous le savez sans doute, ce fut là sa dernière prestation. So chocking... Rest In Peace l'ami !



7. Mint


Programmés dans la minuscule et confinée
Wablief, ces Belges du nord ont livré une prestation rock à la hauteur d'une main stage, dont je n'ai pas raté une miette.


6. 2 Many DJ's


En voilà deux qu'on ne présente plus, et qui ont, en clôture du festival, fait danser une plaine entière. Des barrières de sécu aux wc du fond, ils n'ont laissé personne indifférent. Ca a l'air si facile de mixer quand on les regarde !



5. Kele


Avec son training de prof de sport, l'habituel leader de Bloc Party s'est lâché dans un style électro bien reboostant, n'hésitant pas à reprendre d'anciennes chansons à cette sauce, pour le plus grand bonheur des
old fans.


4. White Lies


Ces jeunes Anglais en ont décidément dans le ventre. Alternant les titres de leur premier album avec des compositions toutes fraîches, ils avaient pourtant commencé timidement, avant de nous sortir le grand jeu et acquérir à leur cause la main stage entière.



3. Jónsi


Seules les interférences avec une scène électro voisine ont gâché une partie de ce magnifique concert. Tantôt douce et intense, tantôt envolée et cathartique, l'Islandais a livré une prestation trois étoiles dans un décor organique qui lui convenait parfaitement. Ce type est définitivement un génie !



2. Hot Chip


L'absence de Joe Goddard pour cause d'accouchement (de sa femme, pas le sien, même si le doute peut être permis...) n'a pas empêché la formation londonienne de donner le meilleur d'elle-même. Tout devant où je me trouvais, il était inutile de sauter : le plancher s'en occupait pour moi. Quelle ambiance ! La scène
Dance Hall aura rarement aussi bien porté son nom!


1. Two Door Cinema Club


Quelle foule, quelle chaleur, mais surtout quel show ! Sans nous laisser une seconde de répit, TDCC ont aligné leurs tubes rock les uns après les autres. C'est un de ces concerts où l'on perd du poids, et où l'on gagne du moral. You Hou !



Je me souviendrai également des grosses lunettes de Bryan Molko, faisant croire un instant que Camélia Jordana était devenue la chanteuse attitrée de Placebo. De l'insipide jeu de scène de LoneLady, qui a certainement dû prendre des cours de sympathie à l'université Michel Sardou de Vladivostok. Du mauvais goût de Digitalism lorsqu'ils ont mixé Indochine sur Basement Jaxx (autant cracher dans une bisque de homard, merde!). De l'état éthylique de Josh Homme, complètement stone ... age. Du rouge à lèvres de Kate Nash, étalé sur sa bouche en mode "tartine de confiture". Et aussi des centaines de t-shirts Iron Maiden se baladant sur le site, tous plus laids les uns que les autres, et dire qu'on critique parfois les miens...



Malgré les points négatifs, mentionnés ou non dans cet article, cette 25e édition du Pukkelpop fut excellente. J'ai aussi croisé certains d'entre vous parmi la foule ! En effet, je note que, de festival en festival, vous êtes de plus en plus nombreux à venir me saluer, ce qui fait toujours très plaisir ! J'espère ainsi vous retrouver ce vendredi, lors de ma prochaine étape : le Cabaret Vert de Charleville-Mézières !



Pukkelpop!, 25e édition, 18 au 21 août 2010


+: Affiche, ambiance (on pourrait même dire +++)

-: Camping, frustration de rater certains groupes


Les photos sont dans la colonne de droite !


mercredi 18 août 2010

Festi-trip à Bruxelles

Bruxelles, capitale de l'Europe, du royaume de Belgique, et sac de nœuds institutionnel. Connue notamment pour son chou, son atome de fer d'une centaine de mètres de hauteur, et son petit bonhomme de bronze qui, continuellement, urine pour le plus grand bonheur des flashs japonais.


Ma venue n'avait toutefois rien de touristique, et ce malgré cette introduction digne d'un guide Pirelli. Si j'ai rejoint la capitale en ce week-end d'Assomption, c'est avant tout pour assister au Brussels Summer Festival.


Certes, c'est la musique qui prime, mais cet événement est indissociable de la ville où il se déroule. Et même si les organisateurs ont la modestie de ne pas en faire un plat, le cadre du BSF est unique en son genre. Osons parler d'une décor majestueux, puisque la scène principale se trouve ni plus ni moins qu'au pied du palais royal. Si le drapeau noir-jaune-rouge flotte en son sommet, cela signifie que Son Altesse Royale Albert II est présent en ces murs. Peut-être, qui sait, pourrez-vous l'apercevoir, assistant aux concerts de l'une des nombreuses fenêtres du palais, comme d'une loge VIP. Peut-être même a-t-il son mot à dire sur le contenu de l'affiche...


Outre le fait de se dérouler en plein cœur de la ville, le BSF s'étale sur une semaine entière. Chaque soirée voit des milliers de festivaliers rejoindre le site, ce succès étant dû à la qualité de l'affiche, mais aussi au prix du pass fort démocratique, car la modique somme de 20 euro suffit pour assister à tous les concerts ! Ceci étant dit, "assister" n'est peut-être pas le mot qui convient, lorsqu'il s'agit de se mettre sur la pointe des pieds pour scruter une scène posée deux cent mètres plus loin ... En effet, la disposition du site, en longueur, est son principal défaut. Tenir sa place près de la scène tient de l'organisation drastique : il faut arriver tôt, en pas flâner au bar, tracer directement vers l'autre extrémité et y rester toute la soirée. N'espérez pas atteindre les premiers rangs en plein milieu de soirée, vous serez bien vite bloqués, et découragés. Mais pour ceux qui tiennent absolument à voir les poils de nez de leurs stars préférées, le site comporte plusieurs écrans géants, autour de la scène et aussi à l'entrée.


Quant à moi, c'est de loin que j'ai vu Ghinzu (et oui encore) ce vendredi. Samedi, c'est Charlie Winston et Puggy qui ont retenu mon attention. J'ai pu rencontrer ces derniers après leur interview en radio ; ils ont eu la gentillesse de signer mon t-shirt et de poser pour une photo. Malgré le succès musical et leur look de beaux gosses, ils ont la bonne idée de ne pas se la péter, ça mérite d'être signalé !


Les point négatifs du BSF pourraient faire l'objet d'une énième thèse des frères Bogdanov, puisqu'après l'espace, c'est le temps qui lui fait défaut. Généralement, minuit n'est pas encore atteint lorsque se termine le dernier concert de la soirée, sans doute est-ce pour permettre à Albert et Paola de dormir sans nuisances. Si vous n'êtes pas fatigués, vous pourrez comme moit erminer la soirée par une dégusatation de vraies frites belges (alleï dis vive les stéréotypes une fois), et une visite de la magnifique Grand Place, situées non loin du site.


Le BSF comporte trois scène, mais je n'ai pas eu l'opportunité de visiter les autres. Tout d'abord parce que l'ambiance de la principale me plaisait. Ensuite parce qu'il me fallait économiser de l'énergie ... Cet après-midi, je m'en vais là où j'ai passé de si bons moments l'été dernier, pour ce qui fut mon meilleur festival de 2009 : la plaine de Kiewit et son Pukkelpop!



Brussels Summer Festival, 13 & 14 Août 2010

+: Cadre, prix, affiche, accessibilité
-: Disposition du site, heure de fin

mardi 10 août 2010

Esperanzah, un grand bol d'air frais !

Esperanzah! est loin d'être un festival comme les autres. J'en ai fait la constatation ce samedi, moi qui venais avant tout par curiosité, j'en suis reparti avec l'irrépressible envie d'en faire une étape indispensable de mon parcours estival!


L'abbaye de Floreffe, ses ruelles et ses cours, apportent à l'événement un cadre semi-médiéval, rural et urbain à la fois, qui convient à merveille à l'ambiance régnant en ces lieux. Le bon esprit est optimal, les gens sourient, et abordent l'inconnu que vous êtes naturellement, sans agressivité, ni mauvaise intention.


Agréable et entraînante, la musique s'écoute de près comme de loin, allongé dans la verte prairie. Parmi tous les festivals de l'été, c'est sans doute ici que l'affiche revêt le moins d'importance ; nul besoin de connaître les noms d'artistes pour savoir ce qu'on va écouter. Européenne, Africaine, ou sud-Américaine, c'est l'ouverture du monde qui prédomine, que ce soit sur scène ou ailleurs.


Ainsi, avant de parvenir à la scène principale, appelée "côté jardin", vous aurez dû traverser un marché aux produits multicolores de tout style. Nourriture, vêtements, bijoux, voire même des hamacs dont il est surhumain de s'extirper ! Bien que portant le nom de "souk", cette partie du site n'en possède pas les aspects péjoratifs ; là comme partout aux alentours, la foule est très fluide et espacée.


Vous serez également passés par quelques stands représentant des ONG, dont l'objet est la lutte contre la faim, la pauvreté dans le monde ou l'aide au développement du tiers monde. Exit l'aspirateur à pognon, objectif officieux d'un grand nombre de festivals. A Esperanzah, on pratique autant le bien-être que la prise de conscience. Ce côté alter-mondialiste est poussé jusqu'au point de ne pas proposer de coca au bar! Les buveurs de softs se contenteront de la limonade d'une firme de la région, tout aussi bonne et rafraîchissante.


Entre les concerts, vous pourrez déguster une glace artisanale à prix très raisonnable, tout en assistant à l'un ou l'autre spectacle de rue. Vous pourrez aussi vous balader, encore et encore, puisque ces ruelles ne sont pas de celles dont on se lasse après un seul passage.


Cadre, ambiance, musique... vous l'aurez compris, Esperanzah est un festival où il fait bon vivre. Un de ceux auxquels on s'attache au bout d'une paire d'heures, et qu'il n'est pas agréable de quitter la nuit venue. En ce qui me concerne, je sais déjà où je passerai mon premier week-end d'août l'année prochaine !



Festival Esperanzah!, abbaye de Floreffe, samedi 7 août 2010

Album photo

+ : cadre, ambiance, prix

- : heu, pas trouvé ...

lundi 9 août 2010

E-lake Festival, 6 Juillet 2010

A quelques pas de la frontière allemande, la paisible ville d'Echternach abrite en son paysage de magnifiques lacs, bordées d'endroits verdoyants. Voilà un cadre optimal pour l'accueillir l'e-Lake Festival.


... mais quel dommage de ne pouvoir en profiter la nuit tombée, à l'heure où la fête est la plus intense !



Un peu plus d'un mois après le Rock A Field, j'étais de retour au Luxembourg ce vendredi, pour la 15e édition de l'e-Lake Festival. Même pays, mais ambiance totalement différente, car si le premier s'assimile aux grosses cylindrées rock que sont Werchter ou le Pukkelpop, le second se veut plus champêtre, plus calme... et surtout, beaucoup moins cher ! Au pays de la finance, il existe bel et bien un festival gratuit dont le bon esprit résiste encore et toujours aux sirènes du capitalisme outrancier.


L'e-Lake n'en est pas moins un festival local, qui ne semble pas attirer foule à plus de 50 km à la ronde. Sans doute est-ce dû à la publicité très discrète qui en est faite, et au site qui, en soi, n'est pas fait pour accueillir des centaines de milliers de festivaliers - et ça c'est toujours mieux de s'en rendre compte avant, je ne vise personne *hum*. Quoi qu'il en soit, l'atmosphère a ce petit quelque chose de dépaysant, et le français se fait rare au creux de l'oreille ! Mais n'ayez crainte, les Luxembourgeois ne mordent pas, et les Allemands non plus depuis Nuremberg 1945.


Sur l'affiche, à côté de noms à consonance germanique, figurent habituellement peu d'artistes internationaux. Exception faite pour ce 15e anniversaire : les organisateurs ont frappé fort, en invitant des références dans leur domaine telles que Dr Lektroluv ou K's Choice. Si l'homme en vert se produisait samedi soir, à une heure où je serais déjà loin, j'ai toutefois pu assister à la prestation des frangins Bettens, Gert & Sarah, que j'ai eu la chance de rencontrer au merch' après le show - et si vous ne me croyez pas, vous n'avez qu'à jeter un œil aux photos de la colonne de droite... Leur prestation peut se résumer en deux mots : dynamisme et motivation. Quelle que soit la scène et l'ampleur de la foule, ils prennent toujours autant de plaisir à jouer. Leur concert fut à la hauteur des espérances, et ce malgré quelques problèmes techniques relativement discrets - rien ne laissait entendre à l'un ou l'autre souci, si ce n'était la présence quasi permanente d'un technicien dans les pieds de Gert. A noter également, le brouhaha ambiant parmi un public d'abord peu attentif, mais qui s'emballa au fur et à mesure du concert, à l'image de la poignée de fans purs et durs du premiers rang.


J'ai regagné mes pénates immédiatement après avoir taillé une petite bavette avec Gert et Sarah ; il me fallait en effet garder de l'énergie car le lendemain, c'est Esperanzah qui m'attendait !



e-Lake Festival, Echternach, vendredi 6 juillet 2010

Album photo

+ : Cadre, propreté, prix

- : c'est loin et l'affiche est quasiment inconnue ...


mardi 3 août 2010

Suikerrock de Tirlemont, pas de sucre et peu de rock...

Dernier festival du mois de Juillet, le Suikerrock de Tirlemont porte plutôt mal son nom. De sucre, le public en manque cruellement, et sur la scène, le vrai rock se fait rare.




Ce samedi 31 Juillet, mon périple estival m'emmenait à quelques pas de la frontière linguistique, dans la petite bourgade de Tirlemont. "Tienen", en néerlandais dans le texte, où se déroule depuis quelques années déjà le Suikerrock Festival.


Dans "Suikerrock", il y a tout d'abord "Suiker", traduction de "sucre" en langage indigène. La ville est en effet connue pour abriter la plus grande raffinerie de sucre du pays. Lorsqu'on pense à Tirlemont, on pense d'abord à ces morceaux de sucre qui accompagnent le café. Les deux sont indissociables, et dès lors; quel autre nom donner à un festival se déroulant sur la grand place locale?


Dans "Suikerrock", il y a aussi "rock"... mais sur cette affiche 2010, seule une poignée de noms justifient cette dénomination : Ray Manzarek et Robby Krieger qui ça? du groupe The Doors ah oui!, John Fogerty, ZZ Top, Australian Pink Floyd Show. Hormis ceux-là, on ne peut parler d'une affiche "rock". Stereo MC's, Grace Jones, et surtout Milk Inc. (*), comme s'exclamerait Eddy Lequartier : "C'est pas du rock ça !". Voilà une nouvelle preuve que porter le nom de festival Rock ne signifie pas réellement que l'on en soit un. Ajoutez quelques groupes régionaux, et d'autres noms disposant de renommée mais d'aucune actualité (comme Shaggy ou Jamiroquai pour ne citer qu'eux), et l'affiche du Suikerrock sera complète.


(*) Milk Inc. est un groupe d'Eurodance des années 90, logiquement jugé kitsch (voir ringard) partout dans le monde sauf en Flandre, où encore aujourd'hui, le public les adule et porte leurs t-shirts au premier degré.



La semaine passée, je comparais les Francofolies à une kermesse de village. En conséquence, je ne sais quel terme employer pour qualifier le Suikerrock... J'y ai rencontré le public le plus mou de toute ma tournée. A côté de ça, l'ambiance des Francofolies passerait pour celle d'un concert de Rage Against The Machine, et j'exagère à peine. A Tirlemont, le public est aphone et a les doigts gercés. La foule n'arrive qu'au compte-gouttes, tout au long de la journée. Si la grand place se comble pour les têtes d'affiche, les groupes du début de journée ont le mérite de jouer devant une simple poignée de motivés... et à l'autre bout de la grand place, les terrasses de cafés comptent plus de monde.



Même si le reste du centre ville tend à s'animer un peu, de par les habituelles boutiques à chapeaux et animations des sponsors, tout ça n'est pas très folichon. J'en veux comme dernière preuve la scène secondaire, où des groupes inconnus jouent parfois devant ... personne (véridique). Bien sûr, toutes ces constatations ne valent que pour le samedi, je ne puis me prononcer quant aux autres jours du festival...




Parlons donc musique. En cette journée ensoleillée du samedi 31, j'ai eu l'opportunité de voir et revoir les groupes suivants:



Customs
, groupe néerlandophone chantant en anglais. Leur style "cold rock" se situe dans la lignée de Joy Division, Interpol et Editors. Leurs prestation fut class', entraînante et teintée d'un soupçon de mystère. Concert agréable donc, même si musicalement, ça frôle le mimétisme avec les groupes précités.


Das Pop, groupe néerlandophone chantant en anglais. Non contents d'avoir installé sur scène un arrière-plan tropical, et d'avoir gonflé des ballons en forme de palmiers, et de lettres d'argent pour former un nom du groupe, ils s'étaient vêtus de tongs et de salopettes, pour nous offrir une prestation festive dans un décor cool et relax! A noter que le coiffeur du chanteur a dû rester coincé vers la fin des années 80...

Arid, groupe néerlandophone chantant en anglais (et je n'ai pas du tout l'impression de me répéter). Mon pote Jasper Steverlinck a fait preuve d'autant de brio qu'une semaine plus tôt aux Francofolies. Malgré un public bien plus calme qu'à Spa, il n'en est pas moins descendu de scène, comme à son habitude, pour venir nous dire bonjour de tout près.

Vint alors le soir et sa première tête d'affiche. Dans la famille "Tiens, il vit encore lui?", je vous présente Shaggy, ou le retour du fils prodigue, dix ans après avoir disparu de nos Top 50. Ce raggaman et sa voix guturale ont plongé l'audience dans une ambiance "de folie " (sur l'échelle du Suikerrock...). Il a pour cela pu compter sur ses nombreux tubes de l'été, ses musiciens, ses choristes, son DJ, et son chanteur de soutien... autrement dit, il ne fait pas grand chose lui-même! En résumé, c'était un concert pas forcément bon, ni forcément mauvais, à classer dans la catégorie "ça peut êt' marrant à voir".

La nuit tombée, ainsi qu'un public élargi, mais toujours aussi mou, accueillirent le dernier concert de la journée, celui de la féline Grace Jones. Personnage mystérieux s'il en est, puisqu'aussi bien son âge que son vrai sexe sont très difficiles à déterminer. Avec ses chansons lounge et sa voix au ton exagérément érotisé, la miss accentuait ce côté impénétrable (ou presque). Pour ce qui est du show, elle changeait de tenue entre chaque titre. En conclusion, cela ressemblait surtout à un spectacle d'Arturo Brachetti au ralenti. Après, qu'on aime ou qu'on n'aime pas, c'est une question de goûts, qu'ils soient bons ou mauvais!


Éreinté par cette journée pourtant peu éprouvante, je choisis ce moment pour regagner ma tanière. En effet, le week-end qui arrive ne sera pas de tout repos! Vendredi, j'irai nourrir les cygnes à l'e-lake festival à Echternach, au Luxembourg. Le lendemain, l'ouverture au monde m'attend au festival Esperanzah! à l'abbaye de Floreffe. Comme à chaque fois, j'espère vous y voir nombreux!



Suikerrock, Tirlemont, samedi 31 Juillet 2010

Album photo


+: accès, propreté
-: ambiance