mercredi 29 juin 2011

Rock a German Field


Situé au beau milieu de la campagne luxembourgeoise, le Rock A Field est un festival jeune, prenant de l'ampleur d'année en année. Le site, mais aussi l'affiche, s'agrandissent au fil des éditions.


Si la cuvée 2010 était chargée de noms ronflants (Gossip, Deftones, 30 seconds to Mars, Prodigy, pour ne citer que ceux-là), on peut se demander l'idée qui est passée par la tête des organisateurs pour 2011... Affiche moins alléchante sur papier, mais surtout orientée vers les goûts locaux, avec des groupes de Metal où la double pédale de grosse caisse donne l'impression qu'un ouvrier fait joujou avec un marteau-piqueur derrière la scène, mais aussi deux formations de rap, l'une luxembourgeoise, l'autre allemande. Avec Volbeat, De Läb, Die Fantastischen Vier et Bullet for my Valentine, le Rock A Field 2011 avait de sacrés relents d'Oberbayern... En conséquence, le public ne suivit pas. Le festival était loin d'être sold out, un plus pour notre confort puisque cela rendait le passage entre les scènes (et au bar) beaucoup plus fluide


Pour ce qui est de la tête d'affiche, les Arctic Monkeys furent loin d'être convaincants. Un jeu de scène inexistant, un éclairage minimalisé, une minute de pause entre chaque titre pour accorder les instruments ... la bande à Alex Turner joue comme sur une scène de village, et ne cartonne réellement que grâce à son noyau durs de fans, s'emparant de l'avant-scène, pendant que derrière, la foule commence déjà à quitter le site.


Irais-je jusqu'à regretter d'avoir passé mon dimanche là-bas ? Du tout, car la puissante prestation du collectif Arcade Fire valait à elle seule le déplacement. Le groupe Elbow, et son rock de gros nounours, me ravit également. Cette chaude journée était en outre une excellente préparation au Rock Werchter Festival qui arrive déjà ce jeudi ...



Rock A Field 2011, dimanche 26 Juin

+: Fluidité sur le site, Arcade Fire
-: Affiche, accès (voiture+bus+pieds)

lundi 13 juin 2011

Pinkpop Festival, ou comment débuter la saison de la meilleure des manières

La bête est lâchée !!

Après de longs mois d'abstinence, la nouvelle saison commence ! Et quoi de mieux pour débuter l'été qu'un festival référence ? Le Pinkpop se déroule aux Pays-Bas, à quelques envolées des frontières belge et allemande. La première édition date de 1969, soit l'année du légendaire Woodstock... ce qui en fait le plus ancien festival annuel au monde.


La comparaison s'arrête là, car les fréquentations respectives des deux festivals ne souffraient alors d'aucune comparaison. Même constatation vaut pour l'affiche ; encore aujourd'hui, je verrais mal Jimi Hendrix venir se perdre sur la main stage du Pinkpop... (ceci est la première vanne de la saison, je vous demanderai donc de faire preuve d'indulgence). En 42 ans d'existence, le festival de la pentecôte hollandaise a vu sa populace croître jusqu'à 60,000 personnes journalières. Populace dont j'ai fait partie ce dimanche 12 juin, pour mon plus grand plaisir !


En beaucoup de points, le Pinkpop est comparable à Werchter. Tout d'abord l'accès ; une route transformée en piétonnier, bordée d'arbres, dont les accotements sont garnis d'une ribambelle d'échoppes à bières, à crasses, à t-shirts rigolos et pas chers, qu'on achète sur un coup de tête et qu'on ne mettra finalement que 2 fois dans sa vie - certains les ramènent même pour les offrir, si ça c'est pas mesquin. Cette voie fait office d'ouverture vers le monde joyeux des festivals, l'équivalent pour les adultes de l'île aux enfants, celle où Casimir est sur scène et joue de la guitare comme un dieu.


Le site-même du pinkpop consiste en un immense vélodrome sur lequel on a placé 3 scènes. Surmontant l'endroit, une impressionnante piste de ski artificielle fait office de rampe vers un ciel bleu et ensoleillé (oui, on a eu de la chance avec le temps). Cette piste se termine en haut d'une butte, où la troupe de playmobiles qui observent le spectacle en hauteur ne désemplit pas de la journée. En bas, la masse de festivaliers se caractérise par une dominante rose, puisqu'une grande majorité d'entre eux portent le "bob" officiel du festival. Afin d'éviter toute condescendance avec vous, chers lecteurs, je vous dispense de la traduction du mot "pink".


Ces festivaliers comptent parmi les plus chauds qu'il m'ait été donné de fréquenter. L'ambiance lors des concerts atteint l'excellence, et la bonne humeur générale en font un des meilleurs publics de l'été. Lors des mouvements de foule, aucune sardine ne se plaint, ce qui n'est pas plus mal... car une fois venue l'heure des têtes d'affiche, la fluidité devient extrêmement épineuse. Le peuple se presse en masse au devant des scènes, dont 2 sur 3 sont juxtaposées, rendant impossible le passage de l'une à l'autre entre les concerts.


Parlons-en, des concerts ! Tout excité à l'heure d'enfin débuter ma tournée, ma motivation fut quelque peu refroidie après avoir vu Hurts. C'était loin d'être mauvais, mais ce style de pop - très - mélancolique engourdit le cerveau, ankylose le moral, ramollit la fête. Chaque chose à sa place, et chaque concert à son contexte ; une prestation des Mancuniens en salle, un soir en semaine, doit être bien plus appréciable. Heureusement, les Hanson étaient là pour relancer la gaité, devant un public surchauffé qui, bizarrement, quitta la scène en masse avoir avoir entendu leur seul et unique tube, "Mmm Bop". Sale coup pour la fratrie la plus célèbre des années 90, dont la prestation fut malgré tout très amène, pour un groupe qu'on croyait dissous depuis des lustres.


Un durum plus tard, j'assistai aux prestations énergiques de Cage the Elephant et Wolfmother ; je vous parlais de Woodstock, ces derniers en avaient le style.. Puis ce fut l'heure des White Lies, toujours aussi convaincants, et dont le statut de tête d'affiche s'affirme d'année en année. La cohue m'empêcha de rejoindre la scène couverte pour m'éclater au son des Bloody Beetroots, je restai donc bien placé en attendant les Kings of Leon. Ce fut, sans surprise, le concert de la journée, d'un groupe devenu une référence du genre. Un concert dont l'ambiance monta crescendo, jusqu'à l'apothéose sur "Sex on fire" repris en coeur par 60,000 de personnes. Le chanteur Caleb Followill eut ensuite ces mots : "Thank you so much, I just spent one of the greatest moments of my life".


Cette prestation bien trempée clôturait déjà la journée... car au Pinkpop, on coupe tout à 22h30 tapantes - certains festivals débutent seulement à cette heure-là... Cette escapade hollandaise restera néanmoins ma meilleure ouverture de saison à ce jour. Je vous conseille vivement de tenter le Pinkpop l'année prochaine, d'autant que ce n'est pas si éloigné qu'on pourrait le penser ! Vous m'y croiserez peut-être, comme vous pourrez me rencontrer lors du prochain festival de ma tournée 2011 : le Rock-A-Field, à Luxembourg, dimanche 26 juin (il reste des places, mais ne tardez pas trop!).



Pinkpop Festival,
Landgraaf (Pays-Bas)
12 juin 2011


+: Affiche, public

-: Disposition de scène couverte