mercredi 1 septembre 2010

Cabaret vert, gris et brun.



Un peu d'export ne fait jamais de tort! Si toutefois l'on peut réellement parler d'export, puisque de ma grotte, la ville française de
Charleville-Mézières n'est guère moins éloignée que la plaine de Werchter ou le bourg de Kiewit! Mais soit, ainsi sont faites les frontières, y compris celle que j'ai dû traverser pour me rendre au festival du Cabaret Vert. Car c'est bien en France qu'il se déroule, et malgré la proximité de l'endroit avec ma région wallonne, les différences culturelles m'ont sauté aux yeux.


Tout d'abord, le nom de l'événement : le "cabaret vert"... après les "Vieilles Charrues" et le "Chien à plumes", nos amis Français ont décidément le chic pour affubler leurs festivals de noms tout droit sortis d'une séance de fumette. En Belgique, on aurait torché ça en "Charleville Rock Festival", histoire de se concentrer sur l'essentiel. Beaucoup l'ignorent mais en vérité, "le cabaret vert" est le nom d'un poème d'Arthur Rimbaud, personnage historique né et enterré dans les enceintes de la ville. Ca fait tout de suite plus sérieux.



Cette dénomination bien particulière est une première démonstration de l'objectif du festival qui est, je cite, de
"promouvoir et dynamiser la région Champagnes-Ardennes". Il se déroule en pleine ville, et vu l'état de certains bâtiments, ça a déjà dû dynamiser pas mal dans le coin... Pour ce qui est de promouvoir, constatons que les stands de sustentation offrent moult denrées typiques. Citons les crêpes au Maroilles, ce fromage lourd et goûtu, connu du monde entier depuis que Dany Boon l'a promu sur nos grands écrans, les tartines ardennaises, la "cacasse à cul nu" oui oui il paraît que ça se mange, etc etc. Même la bière provient de brasseries locales, bien qu'ils auraient pu faire l'effort d'aller la chercher un peu plus loin, vu son arrière goût de "déjà bue".


Motivé comme un ours, j'arrivai pour 14h, heure d'ouverture indiquée sur le site web. Je comptais profiter du temps imparti avant les concerts pour me balader sous le soleil, parmi les échoppes du petit marché festivalier. Mal m'en prit! Tout d'abord, un violent orage déferla sur la ville dès mon arrivée. Pour le soleil, c'était plutôt rapé, la journée entière fut morne et grisâtre. Lorsque la tempête fut passée, c'est sous les gouttes que je parcourus les deux kilomètres séparant le site de son parking officiel. Je me félicitai de ne pas avoir opté pour le camping, visualisant avec effroi les nombreux allers-retours qu'il m'aurait fallu accomplir, bras chargés et pattes trempées...



Une fois l'entrée du festival sous mon nez, je dus encore patienter jusque 15h30 avant que les sorteurs à mine patibulaire ne daignent nous laisser entrer. Pourtant, le site web indiquait bien : "ouverture du site dès 14h". Mais soit, je n'en veux pas à ces pauvres gars, qui ne disposent peut-être pas de connexion internet à domicile. Il paraît que dans certaines régions de France, c'est encore le minitel qui cartonne, et je doute que taper
36 15 Cabaret Vert aboutisse à un quelconque résultat.


Enfin je pus fouler le sol du Cabaret Vert ! Bien que le verbe "patauger" serait plus adéquat : l'orage avait fait des dégâts sur la verte pelouse, transformant certaines parties du site en baignoires de boue. Et bizarrement, rien n'avait été prévu par les organisateurs pour palier à cet inconfort. Cherchant le petit marché festivalier, je ne trouvai que trois pauvres stands associatifs isolés, ainsi que le merchandising, celui-là aussi bien achalandée que l'espace réservé par Mamy Raymonde à la brocante de Temploux. Le côté de la scène principale paraissait mieux fourni, mais l'accès n'était pas autorisé avant 17h. Je regrettai d'avoir tenu à arriver si tôt, d'autant que les premiers concerts de la scène secondaire étaient d'aussi piètre facture que la bière du coin.


Si la seconde partie de la journée apporta son lot de satisfactions, en ce compris les excellents concerts de
Black Box Revelation, dEUS et Massive Attack, je remarquai que le public local était particulièrement dissipé! Fan inconditionnel de la formation Trip Hop de Bristol, je m'étais approché de la scène histoire d'apprécier leur performance à sa juste valeur. Mais ici, impossible de se plonger entièrement dans le concert : ça parle fort de tous les côtés, ça vous bouscule en vous passant devant toutes les cinq minutes, ça va même jusqu'à vous interrompre pendant "Angel" (sacrilège !!!) pour quémander des substances illicites... et ça insiste même devant votre refus catégorique et énervé !! Lorsque j'assiste à un concert en Belgique, il arrive souvent que l'artiste qualifie la foule de "meilleur public de la tournée". Peu naïf, j'ai toujours pensé qu'il disait cela partout, et toujours. Depuis être allé au Cabaret Vert, je me pose sérieusement la question, d'autant qu'aucun des artistes présents ce vendredi n'a fait pareil compliment au public de Charleville...


Pour résumer, l'excellente affiche du jour et certains stands peu communs relevèrent le niveau de ce festival à l'organisation améliorable, et au public bien plus fêtard que réellement mélomane. Gageons que l'ambiance aurait été au beau fixe si le soleil avait daigné se présenter. Mais si le climat est mauvais, le Cabaret Vert ne vaut pas la peine d'y passer la journée entière.



Cabaret Vert, vendredi 27 août 2010.


+: Affiche, stands de nourriture

-: bière, organisation, public dissipé, disposition du site

Le peu de photos sont dans la colonne de droite, dans l'album Francos - Suikerrock - E-lake.

2 commentaires:

  1. Oh Festivours qui semble bien déçu de son Cabaret Vert!

    En effet, tu sembles avoir passé une bien mauvaise journée chez nos amis français et avec le temps de m... de cette journée, ma journée aurait été tout aussi merdique.

    Cependant, pour ma part, je m'y suis rendu le samedi affiche ô combien festive avec Ska-p, Bloody Beetroots et Goose tout en décidant de passer la nuit(ce qu'il en restait) au camping afin de pouvoir profiter sans trop de limites de notre soirée!

    Je dois avouer que nous nous sommes posés bcp de questions en arrivant au camping tant il ressemblait plus à un bidonville qu'à un camping.
    Dès notre arrivée, nous sommes tombés sur des amis belges bien sympathiques et les français croisés l'étaient tout autant!

    Bref, nous avons déjà bien festoyé avant de nous rendre sur le site pour lequel nous craignions le pire!

    Arrivés sur place, devant la petite scène, le seul était qque peu humide mais pas boueux!

    Idem pour la grande scène! Plus d'herbes en effet mais sol stable et qui l'est resté après avoir été "bastonné" par les festivaliers lors des excellentes prestations de Ska-P et boumboumantes des Bloody (25 premières minutes époustouflantes avant de régresser qque peu) !

    Lors de ces concerts et entre ceux-ci, les français(es) rencontré(e)s bien plus sympas, ouverts que dans les festivals en Belgique! De bien chouettes connaissances

    La Pils, on nous a dit qu'elle venait de Tchèquie :( donc bof bof

    Mon cabaret vert aura pour moi été une des meilleurs journées passées en festival cette année!

    Le seul hic pour nous aura été l'abruti fini qui n'a cessé de brailler et de dire un nombre incalculables d'anneries (accompagné de sa groupie) entre 5h du matin et 10h, je suppose que qqun leur aura proposé de broutter le foin qui a été répandu dans le camping afin que celui ne se transforme en marécage...

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  2. Ouille ouille ouille mais tu as l'air de ne pas t'être beaucoup amusé, es-tu venu seul à ce festival? Et quand bien même tu serais venu seul j'ai du mal à croire que tu n'ai rencontré personne là-bas..

    Certes un très mauvais temps, surtout le vendredi mais personnellement ça n'a pas du tout gâché mon festival.
    Effectivement nous n'avons peut être pas la même conception des festivals que "vous" amis Belges (bien que j'ai rencontré beaucoup de Belges qui avaient l'air satisfait et s'acclimataient très bien, et que je ne pense pas que ton point de vue soit une généralité sans aucune agression bien sur.).
    Nous allons généralement (nous Français) aux festivals pour les têtes d'affiche (qui ne sont peut être pas les mêmes que les vôtres..) ou quelques autres groupes qui nous intéressent, mais surtout pour l'ambiance!
    Tu as l'air de faire pas mal de festivals, je n'ai pas regardé tes autres "comptes rendus", mais tu dois tout de même avoir une image de ce que c'est! Avant tout, sans le camping, l'histoire perd tout son sens! Ça nous paraîtrait inconcevable de ne pas y aller, c'est là bas que se passent les meilleures aventures, les rencontres, c'est un monde en parallèle du quotidien où la fête se fait dans une ambiance authentique, on sent la liberté dans l'air et cette recherche de sympathie et surtout de PARTAGE.
    Pour vraiment profiter d'un son clean, d'un environnement clean et pour être plus "seul" avec des groupes les concerts en salle sont mieux adaptés.. Bien que je ne pense rien t'apprendre.
    De plus, tu n'as pas l'air d'y être allé le samedi, déjà, le sol était plus sec. Et surtout, il y a eu le passage de Ska-p! Là, la foule était hallucinante, un peu trop compressée mais il y avait tellement de monde! Je ne sais pas si tu as regardé les photos, c'est assez impressionnant pour un jeune festival comme celui là.
    Voilà, surtout pour dire que l'ambiance était incontestablement bien meilleure sur le camping (je pense que c'est le temps qui a fait ça, et le fait qu'il y a plus de famille sur le site, sa concentre moins les jeunes..) , et que nous, même si on aurait préféré un grand soleil, on s'est adapté à la boue et mes chaussures bousillées par celle-ci restent un excellent souvenir! En plus ils ont fait pas mal d'efforts les ardennais, surtout niveau écologie.
    C'était encore améliorable mais ils s'en sorte pas si mal!
    Excuse les quelques fautes d'orthographe mais en tant que campagnarde française venant juste défendre l'animation qui naît à proximité de chez elle, je ne suis pas tout à fait parfaite à ce niveau là..! x)
    Respect à ton entreprise sinon! ;D

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