jeudi 9 septembre 2010

Ward'In Rock, la prairie en fête

Lever les yeux au ciel me remplit de chagrin
Car le divin soleil a perdu son entrain
De ses splendeurs rougeoyantes, il ne reste rien
Sous la grisaille naissante, doucement l'été s'éteint




Vous l'aurez compris, j'accueille ce mois de septembre avec une certaine mélancolie. Il sera bientôt l'heure pour moi de rejoindre mon antre, et d'y demeurer jusqu'aux premiers rayons de l'été prochain... Bientôt, mais pas encore, car même si le beau temps a fermé boutique, un été n'est pas totalement terminé tant qu'il reste des festivals !


Ainsi, ce week-end, j'étais au Ward'In Rock ! Voilà un chouette nom pour un festival ; simple et efficace, ça sonne à l'oreille comme un événement festif. Nul besoin d'en faire trop, et d'appeler ça "Les moissonneuses bleues" ou "la girafe à cinq pattes" comme on le ferait dans certaines régions! C'est d'autant plus remarquable que le festival tire son nom du lieu qui l'accueille depuis maintenant 15 ans, à croire que c'était prédestiné...


Entouré de vastes prairies vallonnées, le village de Wardin se situe en bordure de la frontière luxembourgeoise, à quelques coups de volant de Bastogne, une ville bien connue des amateurs de biscuits et d'histoire du XXe siècle. Le coin compte autant de bestiaux que d'habitants. Se perdant à l'horizon, les étendues verdoyantes pourraient accueillir un festival qui relèguerait le Pukkelpop et Werchter au rang de barbecues de quartier. Pourtant, le site du Ward'In Rock ne rivalise en rien avec les deux précités. Relativement restreint, il ne faut pas plus de cinq minutes, chronomètre en main, pour en faire le tour complet.


Preuve en est que le Ward'In Rock se veut être un festival local, voire familial. Les infrastructures en sont une autre démonstration. Des toilettes payantes et confinées, au stand de saucisses surchargé de fumée et de festivaliers affamés, on se croirait par moments dans un grand bal de village. Ce n'est en tout cas pas un événement pour lequel on vient de loin ; parmi ses 8000 fêtards, une écrasante majorité habite les environs. Ceux qui viennent de plus loin se retrouvent généralement sur scène. Cocktail à base de rock, métal, reggae et hip hop, l'affiche est composée de groupes belges et français pour la plupart, même s'ils peuvent parfois venir de plus loin puisque l'année passée, les Irlandais de Therapy? avaient assuré la tête d'affiche. Pour la première fois, le site disposait de deux scènes alternées. Si ce système permet à l'ambiance de ne jamais s'essouffler, il peut parfois causer des interférences entre d'un côté, le concert qui se joue, et de l'autre, les balances qui se règlent.


L'affiche 2010 proposait peu de noms ronflants, avec en tête le Peuple de l'Herbe et... Pierpoljak *hum* dont on n'avait plus entendu parler depuis... oh, au moins ça. Néanmoins, le ganjaman de l'Essonne gratifia l'assemblée d'une prestation très fraîche, pleine de couleurs, révélatrice d'une carrière qui, au cours de ces dernières années, avait dû se poursuivre à l'ombre des médias. Pour le reste, j'ai pu découvrir quelques groupes très sympathiques, comme Skip the Use, Shakaponk, ou dans un style plus old fashioned Balimurphy. La palme du week-end revient néanmoins à Black Box Revelation. Sous un chapiteau acquis à leur cause, et à un horaire tardif de contexte, la prestation du duo bruxellois fut tout simplement décoiffante.


Globalement, il y a deux façons d'apprécier le Ward'In Rock. On peut le voir comme un petit festival, par la taille et la fréquentation. C'est ce regard que vous porterez si vous n'habitez pas la région, d'ordinaire peu animée, où le festival est perçu comme un événement incontournable de la fin de l'été.


Ward'In Rock, 3 & 4 septembre 2010

+: Affiche
-: Ambiance et taille

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