mardi 5 juillet 2011

Rock Werchter, what else ?



Une formule populaire prétend que "Werchter, c'est la Rolls des festivals". Cet aphorisme ne vaut réellement que pour la notion du luxe. Avec le prix de son pass 4 jours qui augmente d'année en année autant que le baril de pétrole en temps de guerre au Moyen Orient, la grosse cylindrée de Livenation n'est pas à la portée du premier portefeuille venu. Avec une certaine nostalgie, je me souviens de ma toute première édition. Sans ressources, je passais une heure chaque soir à ramasser les gobelets usagés traînant dans la plaine. C'était ça ou revendre mes pompes à l'entrée, pour m'offrir un durum à dix euro dans l'enceinte du site.


Hormis cet aspect financier, la juste métaphore automobile serait un Hummer plutôt qu'une Rolls Royce. Taille impressionnante, mais peu de flexibilité. Avec sa moyenne journalière d'une scène pour 50,000 festivaliers, le Rock Werchter ne doit sa fluidité "acceptable" qu'à une étendue des plus larges. Cette caractéristique ne s'appliquant pas aux devants de scène... A Werchter, voir Coldplay de près à 23h nécessite de gagner sa place dès midi. Si la raison l'emporte sur l'hystérie, vous devrez vous contenter de scruter le concert sur un écran géant, quelque(s) centaine(s) de mètres devant Chris Martin.


Certains disent de ce festival qu'il est le rassemblement d'une Flandre nationaliste, ce que je réfute totalement. Les manifestations sectaires sous forme de drapeaux au lion ou de slogans anti-francophones sont très dispersés, et cette année, je n'ai absolument rien vu de tel. Pour peu que vous vous adressiez à eux dans la langue de Koen Wauters, nos camarades flamands seront même très heureux de vous répondre en français.


Cette édition 2011 fut un millésime particulier. Pour la première fois depuis 3 ans, le mercure ne dépassa pas les 35 degrés. Quant aux averses, elles furent courtes et éparses. Le climat était donc idéal, sauf pendant la nuit, où la fraîcheur n'avait rien à envier à l'intérieur des boîtes frigo des festivaliers les mieux organisés (lesquels auront également prévu un bonnet et une grosse couverture, qu'ils ne vous prêteront pas, contrairement à leur pompe pour matelas).


Mais puisqu'avant tout, un festival est histoire de musique, voici le Top 5 des concerts auxquels j'ai assistés, parmi une affiche généralement moins relevée que les années précédentes. Notez que pour des raisons personnelles, je n'étais pas présent le vendredi ; ne vous insurgez donc pas de ne pas voir dans ce classement The National, White Lies, ou Kings of Leon. J'étais par contre bien présent dimanche, mais vous n'y verrez pas non plus les Black Eyed Peas *ahem*


5. The Vaccines

La nouvelle sensation du rock anglais applique ses influences à la perfection. Rien de tel qu'un concert aussi punchy pour se mettre en forme pour la journée !


4. Selah Sue

Sur laser, le style et la voix pincée de la Louvaniste me lassent au bout de quelques minutes. Mais sur scène, quel groove, quelle présence, et surtout : quel charisme pour ce petit bout de femme de 21 ans à peine. C'était la claque du week-end, bonsoir.


3. Two Door Cinema Club

Toujours aussi fringants et fougueux, ces mignons petits Irlandais méritent la première place de ce classement. Mais à force d'être au top, ils ne me surprennent plus. Deviendrais-je un ours mal léché ?


2. Fleet Foxes

Leurs harmonies folk et leurs fabuleux accords de voix ont soufflé un vent de magie sous la pyramide Marquee. Et le look aux cheveux soigneusement coupés, ça ne leur va pas si mal.


1. James Blake

Le nouveau prince de l'electronica, qui tel Mac Gyver, créé tout un monde à partir de rien. Un batteur, un sampleur, et ses deux claviers, ont suffit à plonger la marquee dans son univers frissonnant. La tâche était difficile, avec le brouhaha ambiant, et les Queens of the Stone Age qui se surpassaient sur la grande scène. Mission accomplie avec brio ; le festival aura rarement connu un concert aussi intimiste.


Bien sûr, toute pelouse a ses lombrics. J'aurais ainsi souhaité que Portishead ne soit pas programmé sur la main stage, qui n'était pas du tout contextuelle pour un style d'une si grande profondeur. J'attendais également davantage d'ouverture des Tame Impala, qui malgré une bonne prestation, m'ont semblé quelque peu absents... Et puis j'ai mal compris l'enthousiasme provoqué par Robyn, qui se la jouait sous-Madonna sur des compos dignes des Confetti's... Enfin, je retiendrai les délicieuses découvertes que furent Warpaint, et Jenny & Johnny.


Le week-end ne fut pas de tout repos, mais je tâcherai de reprendre des forces avant ma prochaine étape : les Ardentes liégeoises ! J'espère vous y croiser nombreux !


Rock Werchter 2011
+ : Affiche de la scène secondaire, camping
- : le prix, les Black Eyed Peas

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