lundi 5 juillet 2010

Rock Werchter Festival 2010

Petit village du Brabant flamand, situé quelque part au nord de Leuven, Werchter serait considéré comme le croupion du monde si, une fois par an, 400.000 festivaliers ne le rejoignaient pour une des plus grandes liesses rock mondiales.





Le Rock Werchter est aux festivals ce que le Brésil est au football : une référence. Moult stars y ont défilé au cours de ces trente dernières années, pour tout style de goût allant du rock à l'électro, et en s'arrêtant parfois sur les buzz commerciaux. Nul besoin de vous en dérouler l'impressionnante historique, je me contenterai de vous parler de cette édition 2010.


Le Rock Werchter 2010 fut un Rock Werchter correct. Ni décevant ni faramineux, il a connu, comme chaque édition, son lot de surprises et de déceptions. Si la cuvée 2009 s'était ouverte sous 39 degrés au soleil, c'est pourtant bien cette année que le festival a enregistré la plus forte température de son histoire : 41 degrés dans la journée du vendredi. De quoi suer de grosses gouttes, étouffer sous son pelage, et implorer le ciel pour qu'un orage passe, alors que ces trois derniers mois, on priait pour que la pluie ne tombe pas...


Côté tendance musicale, Werchter 2010 a fait la part belle au bon rock du siècle dernier, en accueillant sur sa scène principale des références du metal et du rock grunge comme Channel Zero, Alice In Chains, Green Day, ou aussi Pearl Jam qui, dimanche, clôtura l'édition sous les feux d'artifice. Cette inclination "longs cheveux + chemise à carreaux" se voyait renforcée par la discrétion de la scène électro, réellement représentée par les uniques Bloody Beetroots, Crookers et Vitalic - certes de fameuses pointures, mais ça fait tout de même peu face aux mastodontes de la main stage.


Avec son soleil éprouvant, sa poussière qui vient s'incruster sous les ongles, et sa poignée de poubelles bien impuissantes face aux dizaines de mètres carrés de déchets répandus sur le sol, l'édition de Werchter 2010 avait ce côté un tantinet plus Survivor que les années précédentes. Ajoutez à cela le prix des douches, pouvant atteindre 4 euro selon le camping, et vous comprendrez aisément que participer à cette édition-ci nécessitait de se salir les mains. Enfin, pour ce qui est de l'ambiance dans le village, nos amis locaux s'en sont parfaitement chargés, à force de chants, de cris, et à coups répétés de "Hoooooeren" et autres "Walen buiten". Vraiment ils savent s'amuser au nord de la frontière linguistique ! Mais puisqu'il s'agit avant tout d'un festival musical, laissez-moi vous compter les quelques concerts auxquels j'ai pu assister au cours de ces quatre jours ...



Jeudi, 1er juillet, c'est un groupe de rap néerlandophone qui ouvra la scène. Ca a dû faire plaisir aux locaux, mais à eux uniquement. Après avoir avalé quelques bières, je partis pour la Pyramide Marquee, où je parvins à atteindre le premier rang sans trop d'encombres. C'est donc de très près que j'assistai aux performances suivantes... Midlake, cousins des Fleet Foxes par le style musical et vestimentaire, me bercèrent par leur musique, mais faillirent de m'endormir par leur statique. On ne les sentait pas heureux d'être là. La même remarque s'appliqua également aux anglais de The xx, dont le talent sur scène n'eut d'égal que leur semblante antipathie. Ils parvinrent à plonger la foule entière dans un univers post gothique qui leur est propre, et ce de façon remarquable. Mais un petit sourire au moment de quitter la scène, ça n'aurait pas été trop demander... Arriva ensuite la jeune et jolie Elli Jackson et ses musiciens de La Roux, concert durant lequel l'ambiance atteint son paroxysme. Mes pauvres oreilles n'en pouvaient plus de subir des décibels de milliers de fans invétérés. Elli se sublima, Elli nous sublima, mais elle fut par moments trop professionnelle, et pas assez spontanée... Certes je me plains, mais ces trois concerts furent tout de même de très bonne facture, et je n'aurais échangé ma place de choix pour rien au monde ! Je la quittai néanmoins pour aller voir Muse et Faithless sur la main stage (rien que ça).


Vendredi fut une journée "scène ouverte". Lisez que trois groupes invitèrent des fans du public à les rejoindre sur scène, parfois pour les accompagner au chant : Paramore, 30 Seconds To Mars et Green Day. Une petite veinarde se vit même offrir sa guitare par le chanteur himself... gageons qu'elle dût quitter le camping prématurément ce soir-là ! Mon meilleur concert de la journée fut celui d'Editors, de par leur génialissime leader vocal Tom Smith, au talent et au charisme hors du commun. Les 41 degrés de l'après-midi ne m'empêchèrent pas de découvrir les excellents Gaslight Anthem, offrant un bon pop rock bien croustillant ! Pour en revenir à Green Day, ce fut certes très plaisant... mais tout de même, trois heures de Green Day, c'est beaucoup, pour la foule comme pour le groupe qui, malgré un répertoire large comme un écran géant de main stage, dut parfois meubler de façon peu contextuelle.


Passons au samedi et à mes deux coups de coeur du festival, qui par chance se suivirent sous la Pyramide alors que j'étais là, au premier rang, des étoiles plein les yeux : Delphic et Temper Trap. Si leurs styles divergent, electro-pop pour l'un et pop-rock pour l'autre, leurs prestations n'en furent pas moins transcendantes. Plus tard dans la journée, ma copine Beth Ditto m'impressionna encore de par ses splendides vocalises ; à noter que le set de Gossip fut très différent de ce que j'avais entendu la semaine précédente au Rock-A-Field, mais pour un résultat final identique. Et puisque tout festival connait son lot de déceptions, voici celles qui furent les miennes : The Tings Tings, soit la prestation était vraiment molle, soit c'était un problème de goût, mais quoi qu'il en soit, ce cha-cha au ras du sol me donna envie de bailler. Ce ne fut cependant rien à côté de ma déception, lorsque je sortis de la pyramide durant le concert d'Empire of the Sun. Ce n'est qu'une parole d'ours, mais ce groupe est pour moi surévalué. Outre leur musique digne d'un britpop band qui n'aurait pas évolué depuis les années 80, leur prestation avait, entre les accoutrement kitsch et les chorégraphies ridicules, quelque chose d'une mauvaise comédie musicale, celle que vos enfants jouent lors des Fancy Fair de l'école, même que vous n'y allez que pour cette raison ; dans le cas contraire, il vous apparaîtrait directement que le spectacle est de piètre qualité. Eh bien, c'est exactement cela dont il est question ! Empire of the Sun, c'est comme si les Pet Shop Boys chantaient le générique des Cités d'Or. Mais ce fut vite oublié en soirée, grâce à Rammstein, leur puissance et leur show pyrotechnique à voir absolument au moins une fois, même si vous n'êtes pas friants de metal germanique !


Encore une fois dormir et déjà, dimanche fut. Je retiens essentiellement de cette journée la pêche que m'ont donné les Vampire Weekend dans leur style afro complètement génial, la transe dans laquelle m'a plongé Arcade Fire qui méritait plus que jamais sa place en main event, et le clou pour la fin : une prestation magistrale de monsieur Vitalic, Pascal t'as vraiment tout déchiré !


Ce lundi matin, je remballai mes affaires avant de m'en aller, non sans une certaine mélancolie à la pensée qu'il me faudrait attendre 365 nouveaux jours avant de retrouver Werchter, son cadre et son ambiance. En attendant, de nouvelles aventures m'attendent ! Les prochaines me verront débarquer dans la cité ardente de Liège, pas plus tard que ce jeudi 8 Juillet, pour un festival bien convivial que j'affectionne tout particulièrement : Les Ardentes. J'espère comme toujours vous y voir nombreux, et d'ici là, portez-vous à merveille !



Rock Werchter, 1-2-3-4 Juillet 2010


Album photo


+ : Affiche, Ambiance
- : Accès, Prix, Propreté

1 commentaire:

  1. Très bon résumé de cette édition 2010 de Werchter (du moins pour jeudi et samedi, vu que je n'étais pas là les autres jours mais bref).
    A la place de Ting Tings, il aurait juste fallu tenter Florence + The Machine qui était absolument envoutante et qui a réussi à mettre le feu à la Pyramide! Si tu as l'occasion d'aller la voir, n'hésite pas une seconde...

    Gloire à Festivours et rendez-vous aux Ardentes ^^

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