mardi 3 août 2010

Suikerrock de Tirlemont, pas de sucre et peu de rock...

Dernier festival du mois de Juillet, le Suikerrock de Tirlemont porte plutôt mal son nom. De sucre, le public en manque cruellement, et sur la scène, le vrai rock se fait rare.




Ce samedi 31 Juillet, mon périple estival m'emmenait à quelques pas de la frontière linguistique, dans la petite bourgade de Tirlemont. "Tienen", en néerlandais dans le texte, où se déroule depuis quelques années déjà le Suikerrock Festival.


Dans "Suikerrock", il y a tout d'abord "Suiker", traduction de "sucre" en langage indigène. La ville est en effet connue pour abriter la plus grande raffinerie de sucre du pays. Lorsqu'on pense à Tirlemont, on pense d'abord à ces morceaux de sucre qui accompagnent le café. Les deux sont indissociables, et dès lors; quel autre nom donner à un festival se déroulant sur la grand place locale?


Dans "Suikerrock", il y a aussi "rock"... mais sur cette affiche 2010, seule une poignée de noms justifient cette dénomination : Ray Manzarek et Robby Krieger qui ça? du groupe The Doors ah oui!, John Fogerty, ZZ Top, Australian Pink Floyd Show. Hormis ceux-là, on ne peut parler d'une affiche "rock". Stereo MC's, Grace Jones, et surtout Milk Inc. (*), comme s'exclamerait Eddy Lequartier : "C'est pas du rock ça !". Voilà une nouvelle preuve que porter le nom de festival Rock ne signifie pas réellement que l'on en soit un. Ajoutez quelques groupes régionaux, et d'autres noms disposant de renommée mais d'aucune actualité (comme Shaggy ou Jamiroquai pour ne citer qu'eux), et l'affiche du Suikerrock sera complète.


(*) Milk Inc. est un groupe d'Eurodance des années 90, logiquement jugé kitsch (voir ringard) partout dans le monde sauf en Flandre, où encore aujourd'hui, le public les adule et porte leurs t-shirts au premier degré.



La semaine passée, je comparais les Francofolies à une kermesse de village. En conséquence, je ne sais quel terme employer pour qualifier le Suikerrock... J'y ai rencontré le public le plus mou de toute ma tournée. A côté de ça, l'ambiance des Francofolies passerait pour celle d'un concert de Rage Against The Machine, et j'exagère à peine. A Tirlemont, le public est aphone et a les doigts gercés. La foule n'arrive qu'au compte-gouttes, tout au long de la journée. Si la grand place se comble pour les têtes d'affiche, les groupes du début de journée ont le mérite de jouer devant une simple poignée de motivés... et à l'autre bout de la grand place, les terrasses de cafés comptent plus de monde.



Même si le reste du centre ville tend à s'animer un peu, de par les habituelles boutiques à chapeaux et animations des sponsors, tout ça n'est pas très folichon. J'en veux comme dernière preuve la scène secondaire, où des groupes inconnus jouent parfois devant ... personne (véridique). Bien sûr, toutes ces constatations ne valent que pour le samedi, je ne puis me prononcer quant aux autres jours du festival...




Parlons donc musique. En cette journée ensoleillée du samedi 31, j'ai eu l'opportunité de voir et revoir les groupes suivants:



Customs
, groupe néerlandophone chantant en anglais. Leur style "cold rock" se situe dans la lignée de Joy Division, Interpol et Editors. Leurs prestation fut class', entraînante et teintée d'un soupçon de mystère. Concert agréable donc, même si musicalement, ça frôle le mimétisme avec les groupes précités.


Das Pop, groupe néerlandophone chantant en anglais. Non contents d'avoir installé sur scène un arrière-plan tropical, et d'avoir gonflé des ballons en forme de palmiers, et de lettres d'argent pour former un nom du groupe, ils s'étaient vêtus de tongs et de salopettes, pour nous offrir une prestation festive dans un décor cool et relax! A noter que le coiffeur du chanteur a dû rester coincé vers la fin des années 80...

Arid, groupe néerlandophone chantant en anglais (et je n'ai pas du tout l'impression de me répéter). Mon pote Jasper Steverlinck a fait preuve d'autant de brio qu'une semaine plus tôt aux Francofolies. Malgré un public bien plus calme qu'à Spa, il n'en est pas moins descendu de scène, comme à son habitude, pour venir nous dire bonjour de tout près.

Vint alors le soir et sa première tête d'affiche. Dans la famille "Tiens, il vit encore lui?", je vous présente Shaggy, ou le retour du fils prodigue, dix ans après avoir disparu de nos Top 50. Ce raggaman et sa voix guturale ont plongé l'audience dans une ambiance "de folie " (sur l'échelle du Suikerrock...). Il a pour cela pu compter sur ses nombreux tubes de l'été, ses musiciens, ses choristes, son DJ, et son chanteur de soutien... autrement dit, il ne fait pas grand chose lui-même! En résumé, c'était un concert pas forcément bon, ni forcément mauvais, à classer dans la catégorie "ça peut êt' marrant à voir".

La nuit tombée, ainsi qu'un public élargi, mais toujours aussi mou, accueillirent le dernier concert de la journée, celui de la féline Grace Jones. Personnage mystérieux s'il en est, puisqu'aussi bien son âge que son vrai sexe sont très difficiles à déterminer. Avec ses chansons lounge et sa voix au ton exagérément érotisé, la miss accentuait ce côté impénétrable (ou presque). Pour ce qui est du show, elle changeait de tenue entre chaque titre. En conclusion, cela ressemblait surtout à un spectacle d'Arturo Brachetti au ralenti. Après, qu'on aime ou qu'on n'aime pas, c'est une question de goûts, qu'ils soient bons ou mauvais!


Éreinté par cette journée pourtant peu éprouvante, je choisis ce moment pour regagner ma tanière. En effet, le week-end qui arrive ne sera pas de tout repos! Vendredi, j'irai nourrir les cygnes à l'e-lake festival à Echternach, au Luxembourg. Le lendemain, l'ouverture au monde m'attend au festival Esperanzah! à l'abbaye de Floreffe. Comme à chaque fois, j'espère vous y voir nombreux!



Suikerrock, Tirlemont, samedi 31 Juillet 2010

Album photo


+: accès, propreté
-: ambiance

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