lundi 3 août 2009

Les Francofolies, moment de détente

Après un week-end de Dour éreintant, quoi de plus reposant que de passer le lundi soir aux Francofolies de Spa?

Charmante petite bourgade proche de la cité ardente (Liège pour ceux qui ne connaissent pas), Spa est réputée pour ses thermes, mais également son festival de musique francophone, qui se déroule chaque année depuis 15 ans au coeur du mois de Juillet. C'est alors le moment pour les festivaliers endurcis de venir reprendre des forces, le demi sommeil bercé par les mélodies hypnotiques de Francis Cabrel ou Vincent Delerm, pour ne citer qu'eux.

J'ai pu constater ce lundi 20 juillet à quel point le public des Francos se situait aux antipodes de ce que j'avais pu découvrir jusque là. Calme, posé, légèrement vieillot par endroits, le public de Spa est aux festivals d'été ce que les Chiffres et les Lettres sont au paysage télévisuel francophone : un moment nous permettant d'oublier que nous possédons deux bras et deux jambes en (presque) parfait état de marche. Ici, peu de bousculades ou de pogos, à un point tel que les artistes habitués à plus d'adrénaline doivent se demander si le public est bien réceptif ...

C'est très certainement la question que ce sont posé les membres du groupe The Subs. Leur concert des Ardentes deux semaines plus tôt, auquel j'avais assisté, était envahi par l'excitation générale, et les mouvements incontrôlables de la majeur partie des rotules présentes. A Spa, le décor était tout autre. Hormis un léger noyau dûr proche de la scène, le public ne bougeait qu'un genou à la fois. Dans un tel contexte, comment ne pas s'interroger sur la présence à l'affiche d'un groupe aussi explosif ? Quoi qu'il en soit, le concert fut de bonne tournure, bien que très semblable à ce qu'ils avaient offert au public des ardentes.

Ce fut ensuite le moment de découvrir les vétérans de Front 242, véritable groupe culte injustement boudé par les livres d'histoire musicale. Des pioniers de la Cold Wave en Belgique, ça ne se renie pourtant pas ! Et le spectacle, auditif comme visuel, fut à la hauteur de leur talent. Un très bon moment pour les amateurs du genre dont je fais partie !

Après une ou deux petites bières d'usage histoire de terminer les jetons et de pouvoir repartir sans aucun ticket en poche pour la première fois de l'été (!!!), je me dirigeai vers la scène d'à côté pour assister au dernier concert de la soirée, celui de Joshua. Là aussi, je me rapellai au bon souvenir des Ardentes. Pourtant très dynamiques, les Bruxellois ne parvinrent à enflammer le public que sur les dernières chansons. Profitant de cette soudaine aubaine, ils revinrent sur scène plus motivés que jamais, mais ... sans nouvelle chanson à interprêter ! Devant l'engouement du public, leur sympathique chanteur eut ces mots si naturels : "le problème, c'est qu'on n'a pas 40 chansons !". Qu'à celà ne tienne, ils nous rejouèrent un tour de leurs meilleurs tubes avant de partir pour de bon, et de revenir l'année prochaine, très certainement ...

Quant à moi, satisfait de ma soirée, je réintégrai ma tanière, prêt à un long repos en attendant le prochain festival ... le Suikerrock de Tirlemont !

Notez toutefois qu'il est assez folklorique de passer une soirée dans un festival qui s'appelle "Francofolies", et de n'assister qu'à des concerts en anglais ... Le vivier de la scène française serait-il en déclin ?

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